Vous êtes consultant indépendant et vous souhaitez dispenser des formations ? Devenir formateur nécessite de comprendre les enjeux des formations professionnelles. L’année 2019 va également connaître des évolutions notables avec la mise en application de la loi « Avenir Professionnel ». Dans cet article, nous faisons le point sur l’ensemble des éléments à retenir.
Avant tout, comment devenir formateur ?
En tant que consultant indépendant, il est parfaitement possible de devenir formateur. En théorie, tous les professionnels peuvent assurer des prestations de formations. Cependant des financements existent pour prendre en charge ces formations professionnelles.
Un consultant indépendant dispose de 2 options pour assurer ces formations :
- Dispenser des formations sans certifications et n’ouvrant à aucune reconnaissance professionnelle.
- Assurer des formations qualifiantes, bénéficiant de financements dédiés.
La première option ne nécessite pas de respecter des critères de qualité ni un cahier des charges précis. Les formations non qualifiantes sont moins attractives pour les entreprises clientes. En effet, ces formations ne peuvent pas s’inscrire dans le parcours de formation professionnelle en continu des salariés.
Néanmoins, dans un cas comme dans l’autre, un formateur doit effectuer une déclaration de son activité auprès des services de l’État.
Le principe des formations qualifiantes
Chaque salarié dispose d’un Compte Personnel de Formation (CPF). Ce compte, alimenté en euros, lui permet d’accéder à des formations professionnelles. Le Compte Personnel de Formation (CPF) est encadré par le chapitre 3 de la 6e partie du Code du Travail.
L’article L6323-4 du Code du Travail précise les modalités d’utilisation du Compte Personnel de Formation (CPF). Seules les formations éligibles, c’est-à-dire qui ont une certification, peuvent bénéficier des financements du CPF.
Le montant du Compte Personnel de Formation atteint 500 € par année de travail à temps complet. Pour les salariés sans qualification, ce montant est de 800 € par an. Ainsi, ces financements facilitent grandement l’accès aux formations qualifiantes.
Les enjeux de la formation professionnelle pour un consultant indépendant
Un consultant formateur doit convaincre des clients sur ses capacités propres. En effet, il ne dispose pas de l’appui ou de la réputation d’une agence de formation. A ce titre, plusieurs options s’offrent à lui :
- Acquérir les certifications professionnelles. Cette acquisition peut être longue et complexe.
- Bénéficier d’une certification d’un organisme professionnel.
Les prestations de formation représentent une part importante du chiffre d’affaires des consultants. Cette donnée se confirme pour les consultants en portage salarial. Ainsi, pour la société de portage Links Consultants, les formations représentent 30 % des prestations totales.
Links Consultants a obtenu, depuis 2017, la certification Datadock qui référence l’ensemble des organismes de formations professionnelles. Cette certification aide à obtenir des clients pour des formations.
Loi « Avenir Professionnel » : Les changements de l’année 2019
L’année 2019 va marquer un tournant pour les formateurs et la formation professionnelle. En effet, la loi « Avenir Professionnel » entre en vigueur cette année. Cette loi a été adoptée en septembre 2018. Elle concerne les questions de formations, des droits au chômage et de l’accès à l’emploi.
Parmi ces thèmes, les consultants formateurs sont concernés par 3 aspects fondamentaux :
- La réforme du Compte Personnel de Formation (CPF).
- L’arrivée du plan de développement des compétences.
- L’accès des professionnels démissionnaires aux indemnités chômage.
Ces 3 axes ont des conséquences directes sur les missions d’un formateur, et ce, dès le 1er janvier 2019.
Les modifications du Compte Personnel de Formation
La loi « Avenir Professionnel » vient modifier plusieurs aspects du Compte Personnel de Formation (CPF). Plusieurs changements sont notables :
- Le Compte Personnel de Formation (CPF) est désormais abondé en euros et plus en heures. Les seuils correspondent à ce que nous vous communiquions ci-dessus.
- La suppression du Congé Individuel de Formation (CIF) pour l’intégrer à un Compte Personnel de Formation (CPF) dit « transitoire ». Le Congé Individuel de Formation concerne les formations longues ayant pour objectif de changer de métier.
Ces changements viennent simplifier et clarifier les droits à la formation. Les salariés vont avoir davantage accès aux montants, en euros, disponibles. Cette meilleure lisibilité peut faciliter le recours à des formations qualifiantes.
La mise en œuvre du plan de développement des compétences
Les entreprises peuvent décider de mettre en place des formations à destination de leurs salariés. Ces formations ne font pas partie du Compte Personnel de Formation (CPF). Ce dispositif finance les qualifications obligatoires permettant aux salariés de travailler en toute légalité et sécurité. Le plan de développement des compétences ouvre de nouvelles possibilités. Les entreprises peuvent proposer des « parcours pédagogiques ». Ces parcours diversifient potentiellement l’offre qu’un formateur peut proposer. En effet, il s’agit de répondre à un ou plusieurs objectifs de l’entreprise.
Le parcours de formation des salariés démissionnaires
Avec la loi « Avenir Professionnel », les salariés qui démissionnent peuvent avoir accès aux indemnités chômage. Néanmoins, ces indemnités s’obtiennent dans un cadre strict. Le projet de reconversion du salarié démissionnaire doit être sérieux. Parmi les exigences de la loi, les salariés démissionnaires doivent s’inscrire dans un parcours de formation qualifiant. Les formateurs certifiés sont donc les mieux placés pour aider ces salariés démissionnaires dans leur parcours.
Un formateur doit donc prendre connaissance des exigences de ces formations spécifiques. Les enjeux ne sont pas négligeables, car les droits au chômage se décident sur ce parcours.
De nouvelles perspectives pour les formateurs.
Les changements de l’année 2019 ouvrent ainsi de nouvelles perspectives pour les formateurs. Les évolutions législatives fixent des priorités pour les formations :
- L’augmentation des exigences sur les formations professionnelles ;
- La nécessité de former les professionnels avec le moins de qualifications ;
- L’accompagnement des salariés démissionnaires dans leur projet professionnel.
Ces nouvelles priorités offrent donc de nouveaux marchés pour un formateur en 2019. Il convient également de noter que d’autres mesures vont voir le jour d’ici 2020 et 2021. Ainsi, les exigences de qualité des formations vont augmenter d’ici 2021. Les formateurs doivent donc se préparer, dès maintenant, à répondre à ces nouvelles obligations et critères de qualité.
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