Présentation des deux statuts
Le portage salarial né dans les années 80 lie le consultant porté à la société de portage salarial par un contrat de travail. Par conséquent, le porté bénéficie du régime du salarié. Son chiffre d’affaires lui est versé sous forme de salaire, une fois les charges sociales et les frais de gestion déduits. Il indique dans la déclaration de revenus les salaires versés au cours d’un exercice annuel. Devant le client, il n’est pas responsable. Il bénéficie de l’assurance responsabilité civile et professionnelle de la société de portage salarial. C’est elle qui est responsable juridiquement.
Le régime auto-entrepreneur (actuellement appelé micro-entrepreneur) est né en 2008. Le but étant de favoriser la création d’entreprises en simplifiant les formalités administratives. Le statut de l’auto-entrepreneur est celui de travailleur non salarié et sa responsabilité est illimitée. La forme juridique est l’entreprise individuelle. Son régime fiscal est simplifié. Depuis 2016, l’auto-entreprise est devenue la micro-entreprise.
Les avantages du portage salarial
Devenir salarié porté apporte plusieurs avantages à prendre en compte avant de vous lancer.
Un accompagnement autonome, mais pas seul
Le salarié porté bénéficie d’un accompagnement tout au long de son parcours professionnel, contrairement à l’auto-entrepreneur. Il bénéficie de formations, de conseils pour mieux prospecter, négocier. Des offres de missions sont mises à disposition. De plus, il bénéficie du réseau et échange avec d’autres consultants, des entreprises, etc.
Moins de tâches administratives, plus de temps pour soi
Le salarié porté délègue sa gestion administrative et comptable à la société de portage salarial. Elle envoie les factures aux clients. Elle encaisse les règlements. Elle rédige les contrats de prestation.
L’auto-entrepreneur se charge d’établir les devis et les factures. Il peut faire appel à un expert-comptable, mais c’est une dépense supplémentaire majeure. Depuis le 1er janvier 2018, l’auto-entrepreneur doit utiliser un logiciel conforme à la loi Anti-fraude TVA.
Le bénéfice du régime salarié
Le salarié porté bénéficie de la même couverture sociale qu’un salarié, par conséquent il a les mêmes droits comme l’assurance maladie, la prévoyance, les cotisations retraite, les allocations chômage. Quant à l’auto-entrepreneur, il possède une protection réduite au strict minimum. Il faut noter que depuis le 1er janvier 2018, le RSI disparaît progressivement pour permettre aux indépendants de bénéficier d’une couverture sociale semblable à celles des salariés tout en respectant leurs spécificités. Mais le chemin reste encore long.
De plus, le régime salarié permet de lancer immédiatement son activité, contrairement à un autre statut juridique.
Le remboursement des frais
Contrairement à l’auto-entrepreneur, le salarié porté peut demander le remboursement de ses frais de fonctionnement et ceux-ci ne sont pas imposables. Ce qui n’est pas négligeable lorsque l’on débute une activité et que l’on a besoin d’effectuer des dépenses relatives à la prospection ou encore le matériel. De même, il peut récupérer une partie de la TVA sur ses frais et ses investissements. La facture doit être au nom de la société de portage salarial.
Le chiffre d’affaires n’est pas limité
En tant que salarié porté, votre chiffre d’affaires n’est pas limité. La société de portage salarial vous le reverse sous forme de salaire viré sur votre compte bancaire personnel ou professionnel. Pour le régime auto-entrepreneur, il existe un plafond. Pour 2018, il est de 70 000€ pour les prestations de services. L’auto-entrepreneur doit ouvrir également un compte bancaire dédié à son activité.
Les avantages du régime auto-entrepreneur
Bien qu’il ait ses limites, le régime auto-entrepreneur apparaît comme un statut juridique simple.
Des démarches simplifiées
Contrairement à d’autres statuts juridiques, les formalités sont simplifiées. Depuis 2018, vous effectuez une seule déclaration pour toutes les administrations (URSSAF, Trésor public, RSI, etc.).
Indépendance et charges en moins
Le salarié porté est autonome dans la recherche de ses missions, cependant il doit rendre des comptes à la société de portage salarial qui est responsable juridiquement. L’auto-entrepreneur ne rend des comptes qu’à lui-même. Il est libre de ses actions.
Concernant les charges, l’auto-entrepreneur ne doit pas s’acquitter des frais de gestion. Il paie mensuellement ou trimestriellement des charges sociales. Celles-ci sont indexées sur le chiffre d’affaires. Il s’acquitte également de la Contribution à la formation professionnelle. Il est également soumis à la CFE (contribution foncière des entreprises). Un autre avantage est que l’auto-entrepreneur n’est pas soumis à la TVA (selon un plafond déterminé).
Quel statut choisir ?
Cette réponse dépend du consultant et de son projet. S'il estime pouvoir se consacrer à toutes les facettes du métier de consultant : à savoir la gestion administrative, la prospection, et mener à bien ses missions, il optera plutôt pour le régime auto-entrepreneur. S’il préfère se consacrer au développement de son activité et se sentir encadré tout en bénéficiant d’un régime social sécurisé tout en étant indépendant, il préférera le portage salarial.