Le contexte actuel dans l’immobilier joue en défaveur des jeunes actifs souhaitant s’offrir leur premier logement. Virgil a alors finalisé une ronde de financement pour les appuyer dans ce dessein. L’entreprise investit dans une partie du coût du logement et s’empare de 15 % du bien. Elle se rémunère lorsqu’une revente intervient.
L’acquisition d’un bien immobilier, spécialement dans les grandes villes, est compliquée pour les jeunes actifs. En cause, les tarifs, souvent hors de leur portée. À ce facteur s’ajoute le durcissement des conditions d’emprunt, ainsi que l’envolée des taux d’intérêt et du niveau d’apport exigés. Une situation constatée notamment par les consultants immobiliers en portage salarial.
Pour information, cette forme d’emploi représente un dispositif à mi-chemin entre le freelancing et le salariat. Opter pour ce mécanisme permet à un agent commercial indépendant dans ce secteur de profiter des atouts de ce dernier. Outre son autonomie, il bénéficiera ainsi d’une assurance chômage, du régime général de la protection sociale, des congés payés…
L’entreprise veut proposer du capital
Consciente de cette difficulté des jeunes actifs, Virgil a réalisé un tour de table pour soutenir les primo-accédants. La start-up ambitionne de financer à terme pour 50 millions d’euros d’achat mensuel en France et sur le Vieux Continent. Menée auprès de Global Founders Capital, Evolem, LocalGlobe et Alven, cette campagne a été bouclée à 15 millions d’euros. Sur ce montant, 7 millions d’euros seront affectés dans de l’investissement immobilier auprès des coacquéreurs.
L’approche combine part dans la revente et apport financier. La société propose un accompagnement, tout au long du projet, et une enveloppe susceptible d’atteindre 100 000 euros. Elle prend possession de 15 % de la maison contre un investissement de 10 % du coût. Virgil se rembourse 10 ans après l’acquisition au plus tard ou lors de la revente de l’habitation.
Saskia Fiszel, la cofondatrice de l’entreprise, a apporté une précision à laquelle elle accorde beaucoup d’importance. Pour différencier cette aide d’une subvention bancaire plus habituelle, elle a souligné qu’il s’agit d’un capital et non d’un emprunt. Le bénéficiaire pourra acheter un appartement plus spacieux ou une localisation jusque-là inaccessible pour lui, selon la directrice des opérations. Concernant les conditions générales, elle a déclaré :
Nous n’avons pas de droit de regard sur les travaux ou sur le moment de la revente.
Seule une minorité de jeunes a accédé à la propriété
Le propriétaire devra néanmoins considérer l’échéance, de 10 ans maximum, avant laquelle il sera obligé de céder le logement. S’il choisit de le conserver, l’intéressé sera alors contraint de reprendre les parts de la jeune pousse (15 %).
Selon une étude de Virgil, parmi les jeunes actifs, 85 % estiment que détenir sa résidence principale coûte moins cher. La majorité demeure cependant locataire. Plusieurs d’entre eux manquent de moyens pour un accès à la propriété. La start-up a indiqué désirer réinstaurer l’égalité face à ce dernier. Cette initiative s’avère d’autant plus pertinente, sachant que l’obtention de prêt devient continuellement plus difficile à cause de l’inflation. Saskia Fiszel a expliqué qu’ils veulent :
[…] Offrir à toute une génération la liberté à travers l'indépendance financière.
D’après les Notaires, l’âge médiant des acquéreurs en France s’établit à 37 ans. À Caen et dans la capitale, il grimpe même respectivement à 40 et 39 ans. Ces chiffres s’expliquent par l’augmentation de l’apport personnel pour se voir accorder un prêt. Empruntis rapporte que la moyenne atteint maintenant 68 448 euros (+4,6 % en glissement annuel). Century 21 révèle que pour un crédit de 205 000 euros, elle s’élevait à 43 000 euros en 2011.