Chez les employés, un nouveau rapport au travail vient de faire son apparition, à cause de deux grands facteurs. Cette émergence s’expliquant par des évolutions au sein de la société et par les effets de la pandémie de Covid-19. Il a emmené avec lui de nouvelles attentes auxquelles les employeurs sont à présent contraints d’apporter une réponse.
Romain Bendavid, de l’Ifop, a rédigé une note pour la Fondation Jean Jaurès. D’après lui, la crise sanitaire a révélé le besoin pour la France de réintégrer son industrie dans le secteur étatique. Du fait de cette renationalisation, des emplois naîtront. Ceux-ci ne pourront toutefois pas forcément être exercés d’où on le désire. L’enjeu se trouvant dans l’interaction humaine que les entreprises sauront fournir, conformément avec les évolutions environnementales, sociétales et économiques.
Des missions à distance resteront donc possibles pour les professionnels en portage salarial. Un dispositif combinant les atouts du freelancing (autonomie, liberté, etc.) et de l’emploi classique (protection sociale, congés payés, etc.).
Seuls quelques métiers permettent une liberté totale de fonctionnement
Le document de Romain Bendavid révèle aussi que selon certaines généralités, l’attente des travailleurs reposerait maintenant sur la liberté. Elles suggèreraient en parallèle qu’offrir cette liberté constituerait la condition indispensable pour toute entreprise désirant capter des candidats. Cette réalité s’observe effectivement dans les structures extrêmement agiles. Elle devient en revanche largement plus écartée pour beaucoup d’employés amenés à produire des rapports à des fournisseurs ou clients. L’on s’interroge par ailleurs si tout le monde veut réellement vivre cette réalité.
La liberté totale de fonctionnement est d’ailleurs incompatible avec plusieurs filières que la pandémie de Covid-19 a soulignées comme vitales. Les échanges qui leur sont intrinsèques créent par exemple des contraintes pour les professions :
- De la distribution ;
- Des transports ;
- De la production ;
- Des services à la personne ;
- Du soin.
Pour autant, ces métiers semblent bien conférer d’autres moyens de s’effectuer autrement que par la liberté. En fait, tout dépend de leur valorisation et des conditions dans lesquelles ils sont exercés.
Selon Romain Bendavid, les vrais facteurs d’engagement, dans lesquels les employeurs doivent fournir actuellement des efforts, portent sur :
- Une meilleure valorisation des compétences des collaborateurs et d’eux-mêmes dans l’organisation ;
- Une gestion plus autonome des tâches ;
- Une organisation de travail plus flexible.
Des transformations structurelles ont été constatées dans la société
La note de l’expert montre également que le changement d’attitude des professionnels ne représente plus un phénomène accessoire. Au contraire, il apparaît désormais comme un nouvel indicateur de l’univers de l’emploi, qui doit être assimilé au sein des entreprises. Dans le quotidien des Français, le travail ne tiendrait plus à présent un rôle structurant. 86 % d’entre eux continuent d’attribuer un caractère déterminant au travail. La proportion de ceux qui lui accordent une place « très importante » est de son côté passée :
- De 60 % en 1992 ;
- À 24 % en 2022.
D’autres transformations structurelles décisives ont en outre été relevées à la lecture du rapport de Romain Bendavid. Ceci si l’on prête attention aux éléments qui ont évolué dans le même temps. Ainsi, seulement 28 % des Français considèrent aujourd’hui la religion comme importante dans leur vie. Cette part traduit une chute de 14 points depuis 1990. Inversement, l’intérêt pour les loisirs s’est intensifié en trente ans. 41 % des sondés les jugent dorénavant d’extrêmement importants (+10 points). L’attachement aux relations et aux amis prend également davantage de place. 46 % des répondants le déclarent comme très important (+6 points).