La sixième édition de l’enquête annuelle de PageGroup sur les rémunérations vient de sortir. Elle montre que la tension sur le marché du travail s’amplifiera dans le secteur de la technologie.
Les profils spécialisés en la matière se raréfiant en permanence. De ce fait, leurs salaires devraient continuer de progresser l’année prochaine.
Les rémunérations dans le secteur de la Tech continueront de croître en 2023. Leur augmentation s’effectuera seulement avec un rythme moins prononcé qu’auparavant, selon une nouvelle étude de PageGroup sur les salaires.
Une bonne nouvelle donc pour les travailleurs dans ce domaine, y compris les professionnels ayant choisi d’exercer en Portage salarial. Une forme d’emploi qui permet aux freelance IT de confier à leur établissement d’affiliation les contraintes administratives de leur activité. Ce dispositif leur confère par ailleurs les mêmes avantages accordés aux employés classiques. Parmi ceux-ci se trouve entre autres le droit à une assurance chômage, au régime général de la Sécurité sociale, etc.
Les candidats aux offres d’emploi se révèlent insuffisants
Le directeur de Michael Page Technology, Sacha Kalusevic, a commenté les données recueillies par le cabinet britannique de recrutement. Étant donné les incertitudes observées en ce moment sur le plan économique, a-t-il indiqué :
Pour 2023, la tendance générale est à la prudence au niveau des grilles salariales. […]
Il estime en revanche qu’aucune diminution de salaire ne devrait intervenir au cours de l’année qui vient. Le déficit de compétences, qui touche toutes les professions de la Tech, favorisant les augmentations. Les postes liés au SAP figureront parmi les métiers qui manqueront de talents en 2023. Le problème concernera aussi les experts en approche Agile, de nouveau fortement courus. Pour indication, la sollicitation de ces spécialistes des projets de long-terme s’était atténuée durant la pandémie de Covid-19.
Les métiers de direction de la sécurité des systèmes d’information enregistrent aussi actuellement les plus sérieuses pénuries de candidats. Ils se trouvent de ce fait également parmi les mieux rémunérés. Dans cette profession, les salaires bruts s’élèvent :
- Entre 70 000 euros et 85 000 euros par an pour les profils débutants chargés de la gouvernance sécurité. Une fourchette qui peut évoluer très vite ;
- Entre 100 000 euros et quelque 200 000 euros par an pour les profils expérimentés.
Les start-ups souffrent de la pénurie de compétences
Les candidats savent que ce déficit de talents leur profite. Ils mettent alors tout en œuvre pour obtenir le meilleur salaire possible. Sacha Kalusevic constate néanmoins qu’ils prêtent davantage d’attention au projet qui leur sont soumis, mais aussi :
- À la souplesse que procure la fonction ;
- Aux valeurs de l’organisation.
Les programmes de développement de carrière et de formation sont évoqués en deuxième rang des exigences des postulants.
Dans ce contexte de pénurie, la directrice générale de France Digitale, Maya Noel a fait une remarque importante. Le premier obstacle au développement des start-ups repose sur l’embauche, a-t-elle relevé. En 2021, révèle la responsable, 70 % des membres de son organisation citaient l’embauche comme principal frein à leur croissance. Ils échouent tant dans le recrutement que dans la rétention de profils Tech, détaille-t-elle.
L’insuffisance de compétences disponibles sur le marché du travail ne constitue toutefois qu’un des facteurs responsables du problème. Maya Noel souligne :
Cela est peut-être aussi dû au fait qu’en France, cela semble moins prestigieux de faire des formations de développeur ou système d’information ou infra back office. […]
De plus, ajoute-t-elle, les jeunes femmes décidant de travailler dans ces secteurs s’avèrent rares. Les figures féminines s’y étant déjà lancées demeurant trop peu nombreuses.