Après la Réserve fédérale des États-Unis, la Banque centrale de l’Union européenne (UE) a aussi décidé d’augmenter ses taux directeurs. L’idée étant de combattre l’inflation qui s’affermit depuis plusieurs mois. Cette mesure intervient alors que le bloc risque d’entrer d’ici peu dans une période de récession. La probabilité d’un tel phénomène s’avère élevée, estiment des économistes.
Selon une étude dévoilée en début du mois par Reuters, l’économie de l’UE pourrait ralentir. Nonobstant, la Banque centrale européenne (BCE) a redressé ses taux directeurs de 0,5 point de pourcentage le 15 décembre 2022. Une nouvelle à noter par les consultants financiers, affiliés à une société de portage salarial ou freelances. L’institution a justifié la mesure par la lutte contre l’inflation.
Le taux de refinancement a concrètement grimpé à 2,5 %. Pour sa part, celui qui rémunère les liquidités bancaires non distribuées en prêt atteint désormais 2 %. D’après la médiane des calculs des économistes sondées par l’agence de presse, il s’agirait de son plus haut depuis treize ans.
La probable récession s’annonce brève
Les dirigeants de la BCE ont souhaité maintenir le resserrement monétaire mené jusque-là. Cependant, ils ont dû prendre en compte le risque de baisse de l’activité économique au sein de l’Union Européenne. Les spécialistes interrogés pensent que la chance que le bloc tombe dans la récession d’ici 2023 avoisine les 80 %.
Une bonne partie d’entre eux croient cependant que le recul prévu en zone euro sera peu profond et fugace. Deux tiers des économistes remarquent par ailleurs un apaisement des risques auxquels leurs prévisions sont exposées. Le responsable des études macroéconomiques chez Intesa Sanpaolo, Luca Mezzomo, a indiqué qu’ils tablent sur :
Une courte récession liée au choc énergétique au quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre 2023 qui sera atténuée par les mesures gouvernementales.
Elle s’accompagnera, selon lui, d’un rebond prudent à compter d’avril-juin prochain. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix de l'électricité et du gaz ont fortement augmenté. Beaucoup de pays ont cependant décidé d'instaurer un bouclier tarifaire et des subventions directes aux foyers.
Une analyse auprès de 69 économistes anticipe une croissance de 3,2 % en 2022 en zone euro. En 2023, celle-ci devrait descendre à 0,1 % avant de monter à 1,3 % l’année suivante.
Le PIB diminuera jusqu’au premier trimestre 2023
Concernant le produit intérieur brut (PIB), un repli de -0,3 % est annoncé en zone euro sur octobre-décembre 2022. Pour janvier-mars 2023, les évaluations trimestrielles de prévisions prédisent une chute de -0,4 %. Une réduction qui répond remplit le critère technique requis pour être qualifiée de récession. Puis, l’économie de l’UE devrait se stabiliser en avril-juin prochain. Une relance de +0,3 % est ensuite attendue au cours du deuxième semestre 2023.
La réunion de la BCE à la mi-décembre 2022 a été spéciale. Elle a constitué l’un des exceptionnels rassemblements durant lesquels l’institution a adopté une mesure après la Réserve fédérale américaine (Fed). La banque centrale des États-Unis a en effet rehaussé ses taux le 14 décembre dernier. Après quatre crues d’affilées de 0,75 point de pourcentage, elle a opté pour une révision de +0,5 point.
Dans la zone euro, l’inflation a baissé en novembre 2022. Le premier calcul d’Eurostat précise qu’elle a affiché une réduction de -10 % sur un an. Son niveau dépasse cependant toujours de cinq fois l’objectif déterminé par la BCE. Cette dernière a redressé depuis juillet ses taux d’intérêt de 2 points de pourcentage. Ce qui a fait passer le taux de dépôt à 1,5 %, contre -0,5 auparavant.