La planète entière vit aujourd’hui une transformation des ressources humaines. Le rythme des quatre jours hebdomadaires de travail se développe de plus en plus. Il consiste à cumuler les heures de bureau dans cet intervalle pour libérer du temps. La plupart des sociétés et des salariés qui l’ont essayé apprécient ce système.
Entre février-août 2022, l’ONG 4 Day Week Global a coordonné une étude sur la semaine de quatre jours. Il s’agit d’un mode d’organisation permettant aux salariés de travailler un jour de moins, en percevant le même salaire. Un dispositif pouvant également être proposé dans les offres portage salarial.
Durant cette période, 33 sociétés irlandaises ou américaines totalisant 903 employés ont expérimenté cette diminution du temps de travail. Elles sont issues de filières diverses : alimentation, Tech … Afin de participer à l’essai, les firmes ont consenti un amoindrissement considérable du temps de travail par semaine des collaborateurs. La majorité a décidé d’opter pour la semaine raccourcie.
La productivité des employés est améliorée
Au terme de l’expérience, 27 entreprises sur les 33 ont rempli le questionnaire de conclusion de l’ONG néo-zélandaise. Aucune d’entre elles ne déclare souhaiter revenir à la semaine de cinq jours.
Le basculement à ce nouveau mode d’organisation a profité aux sociétés. Ces dernières ont en effet remarqué que les désistements se sont amoindris. Un fait saisissant alors que le monde est confronté à la Grande démission, commente 4 Day Week Global. Ce phénomène désigne la série de démissions massives provoquée par la crise sanitaire. Le nombre d’arrêts maladie et d’absentéismes a également baissé. CNN rapporte par ailleurs que comparativement à février-août 2021, les entreprises ont vu leurs profits flamber de +38 %. Cette évolution s’explique toutefois peut-être par la conjoncture économique.
Du côté des salariés, quelque 96 % désireraient rester à la semaine raccourcie. Cependant, 1/3 du panel ont constaté que le passage à cette dernière a entraîné une augmentation de la charge de travail. Un autre tiers ne note ni accentuation ni atténuation. Quant à l’autre tiers, il relève pour leur part un allègement.
Les employeurs français s’opposent au dispositif
En ce moment, l’inflation galopante favorise les revendications salariales. Des sociétés sont par conséquence tentées d’offrir la semaine de moins de quatre jours à leurs collaborateurs afin d’éviter une revalorisation. Une tactique qui pourrait cependant engendrer des effets néfastes. Beaucoup d’employeurs redoutent que les salariés se servent du temps dégagé pour rechercher un autre travail. Ceci afin de doper leur revenu affaibli par la montée des prix.
En France, les chefs d’entreprise demeurent majoritairement contre le passage à la cadence des quatre jours travaillés. Les plus sceptiques avertissent qu’il risque à long terme de nuire à la productivité. Le spécialiste du recyclage Yprema, qui propose ce système à son personnel depuis 1998, conteste toutefois cette idée. La société tricolore a connu en 25 ans une augmentation de son chiffre d’affaires et est déterminée à maintenir le dispositif.
L’Islande constitue le pays où la semaine raccourcie est la plus développée. Quatre cinquièmes des employés y travaillent maintenant à ce rythme. Pour garantir davantage de souplesse, d’autres États, tels que la Belgique, ont récemment adopté une loi relative à ce mode d’organisation. Les États-Unis, l’Irlande, le Royaume-Uni ou encore la Nouvelle-Zélande favorisent pour leur part l’essai.