Lancée en 2021, Seanergy a créé une nouvelle technologie de production d’eau potable à partir de l’eau de mer. Adaptée à la problématique d’insuffisance d’eau, celle-ci se différencie des processus déjà existants par son aspect moins énergivore, entre autres. La pépite phocéenne vient d’annoncer une levée de fonds pour la développer.
Seanergy a réalisé en septembre dernier son premier tour de table en seed. Cette opération a réuni d’illustres noms de la finance et du sport, dont Johann Schwimann et Fernand Tchouameni. Elle a permis à la jeune pousse d’obtenir 800 000 euros. Une somme qui sera investie dans l’assemblage du premier démonstrateur de sa technique de dessalement de l’eau marine, baptisée cryo-séparation.
À savoir : les consultants en Portage salarial Marseille peuvent prospecter auprès de cette société pour chercher des missions. À noter que celle-ci tient son siège dans la cité phocéenne. Une ville où cette forme d’emploi, qui mélange freelancing et salariat, se développe de plus en plus.
Le démonstrateur de sa technologie sera testé en 2023
La cryo-séparation désigne concrètement une méthode de production d’eau buvable et pure à l’aide de la congélation de l’eau marine. Le premier démonstrateur de cette innovation sera installé à Marignane, dans le pôle industriel d’innovation mutualisée Team Henri-Fabre. Il doit être dévoilé l’année prochaine, au second semestre. Selon le directeur technique de ce technocentre, Franck Bocquet, ils ont validé la technologie de la start-up, mais aussi :
- Sa robustesse ;
- Ses caractéristiques distinctives.
Le responsable a expliqué que cette décision permettra à la pépite marseillaise d’assembler les composants du démonstrateur et :
[…] De bénéficier de notre écosystème afin de passer au stade de PME industrielle.
Une fois sa finalisation achevée, le prototype devrait subir un premier essai à Fos-sur-Mer. Ce test se déroulerait près du projet Jupiter 1000, visant à produire de l’hydrogène renouvelable à l’aide de biomasse. Seanergy a déjà entamé des pourparlers avec le Grand port maritime de Marseille. Son président et co-fondateur, Hubert Montcoudiol, confie qu’ils commencent à capter des signes d’intérêt de communes et localisations comme :
- La Région Sud ;
- La Métropole Aix-Marseille-Provence.
D’après lui, celles-ci les interrogent sur leur invention et leur aptitude à établir des démonstrateurs chez eux pour les déployer. L’entrepreneur ajoute :
Les ports deviennent des lieux de vie très importants, et l’eau douce est un véritable enjeu. Le fait que l’on n’émette absolument aucune pollution est un attrait majeur pour eux.
Seanergy veut démocratiser l’eau potable
La cryo-séparation se présente comme une alternative à l’osmose inversée. Une méthode déjà très répandue dans plusieurs pays du Golfe. Au Koweït, par exemple, 90 % de l’eau buvable sont issues d’usines de production d’eau douce à partir d’eau marine. Cette pratique repose sur :
- La filtration de l’eau par l’intermédiaire de membranes par pression osmotique ;
- Le déversement du sel dans la mer.
Elle est également exploitée en Corse après un été caractérisé par une sécheresse inédite. L’osmose inversée requiert cependant un budget immense et consomme une quantité colossale d’énergie (3 kW/m3). Elle engendre de surcroît des effets néfastes pour la flore et la faune. Cette méthode entraînant des rejets conséquents de saumure en mer. En comparaison, la cryo-séparation :
- Demande moins d’infrastructures grâce à son caractère plus agile ;
- Ne rejette ni produits chimiques ni saumure ;
- Se révèle deux fois moins énergivore (1,5 kW/m3).
Seanergy a été créé l’année dernière par Hervé de Lanversin et Hubert Montcoudiol. Ce dernier a déclaré que la raison d’être de l’entreprise réside dans la démocratisation de l’eau potable. Ceci pour permettre au plus grand nombre d’y accéder.