La revalorisation du SMIC vise à améliorer le pouvoir d’achat des ménages concernés, compensant les effets de l’inflation. Cependant, cette révision a un impact sur la durée d’assurance et la pension de retraite pour certaines catégories d’actifs, en leur imposant de travailler davantage pour satisfaire aux conditions de validation d’un trimestre.
Le principe de la validation d’un trimestre de retraite
Pour valider un trimestre de retraite, il est nécessaire de justifier d’un revenu correspondant à 150 fois le SMIC horaire. Toute hausse de ce salaire minimum induit ainsi de fait un accroissement du montant requis pour acquérir un trimestre.
Depuis le 1er janvier 2024, le salaire minimal d’un actif qui effectue 35 heures de travail hebdomadaires s’élève à 1 766,92 € brut mensuels, soit 1 398,69 € net. Le taux d’augmentation est de 1,13 % depuis son dernier ajustement, et de 3,37 % sur un an, l’objectif dans tous les cas étant de suivre l’inflation. En taux horaire, le SMIC est à 11,65 € brut, pour 9,22 € net.
En le multipliant par 150, voici les seuils de rémunération à respecter en 2024 pour qu’un trimestre soit comptabilisé, ainsi que la différence par rapport à 2023 :
- pour un trimestre : 1 747,50 € (+ 57 €)
- pour deux trimestres : 3 495 € (+ 114 €)
- pour trois trimestres : 5 242,50 € (+171 €)
- pour quatre trimestres : 6 990 € (+ 228 €).
Une rémunération confortable permet par conséquent de valider le maximum légal de 4 trimestres annuels, sur la base d’un ou deux mois de travail effectif.
La portée de cette mesure diffère selon les catégories de travailleurs. Dans le détail, aucun changement n’est à déplorer pour les salariés payés au SMIC ou au-dessus du SMIC. En revanche, elle pénalise les personnes qui touchent des salaires bas, comme les étudiants avec leur job, les salariés à temps partiel ou qui occupent un emploi précaire.
Ils sont de ce fait contraints à faire plus d’heures pour valider un trimestre et auront d’autant plus de mal à remplir le nombre de trimestres minimum donnant droit à une pension à taux plein (sans décote).
Quel montant de cotisation pour valider un trimestre de retraite pour les indépendants ?
Pour les indépendants, un système différent s’applique. La validation d’un trimestre est conditionnée aux cotisations versées tout au long de la carrière. La Caisse nationale d’assurance vieillesse a ainsi dévoilé les nouveaux montants à atteindre en 2024, ainsi que le montant de la hausse sur un an :
- pour un trimestre : 310 € (+ 10 €),
- pour deux trimestres : 620 € (+ 20 €),
- pour trois trimestres : 931 € (+31 €),
- pour quatre trimestres : 1 241 € (+ 41 €).
Comme tous les travailleurs, les consultants en portage salarial doivent s’acquitter de cotisations retraite afin de compléter leur durée d’assurance. Bien que totalement autonomes dans la gestion de leur activité et de leur temps, ces derniers disposent de droits sociaux identiques aux salariés de droit commun. Cet avantage découle de la signature du CDI ou du CDD avec la société de portage, comme le stipule la définition du portage salarial.