La croissance économique ralentit en Europe, et pèse notamment sur les embauches et les salaires. Dans la Tech, une étude réalisée par Talent.io indique que les augmentations prévues cette année seront inférieures à l’inflation. Par ailleurs, les inégalités entre hommes et femmes restent d’actualité, en dépit de la pénurie de compétences.
Moins d’embauches dans un contexte de ralentissement de la croissance
La plateforme d’offres d’emploi a analysé 100 000 annonces ayant transité par elle, combinées aux données de Figures, un logiciel dédié à la gestion de la rémunération. D’après l’étude, « 7 à 8 recruteurs sur 10 en moyenne en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, annoncent des révisions salariales réduites en 2023 sur le secteur de la Tech ».
En comparaison avec 2021, la demande des entreprises françaises pour les profils de développeurs est en recul de 30 % dans l’Hexagone. Leurs besoins portent principalement sur les développeurs fullstack. En termes de technologie, les compétences les plus prisées sont React en front-end et JavaScript en back-end.
Malgré leur faible nombre, les femmes subissent les inégalités salariales
L’étude met en lumière « les écarts de rémunération entre les développeurs allemands et néerlandais par rapport aux Français, au détriment de ces derniers ». Effectivement, à Paris, le salaire médian brut s’établit à 58 000 euros, nettement en dessous des 70 000 euros accordés aux professionnels exerçant à Amsterdam et dans les grandes villes d’Allemagne. En France, le salaire moyen pratiqué en régions est de 16 % inférieur à celui des Parisiens. Cependant, le mode de travail, à distance ou en présentiel, ne crée pas de disparité notable en matière de rémunération.
L’enquête pointe également du doigt la situation des développeuses. D’une part, leur proportion sur l’effectif total est plus faible (12 % en France contre 17 % outre-Rhin). D’autre part, à Paris, elles touchent 10 % de moins que leurs homologues masculins. Dans d’autres métiers, une plus forte représentation de la gent féminine réduit les inégalités salariales. Chez les data analysts, par exemple, avec 35 à 42 % sont des femmes, les différences sont limitées entre les deux genres en Allemagne et aux Pays-Bas.
Outre les salariés, l’étude s’est penchée sur les tarifs des indépendants dans le domaine de l’IT. En fonction de leur spécialité et de leur niveau d’expérience, ces derniers facturent un taux journalier moyen (TJM) compris entre 435 euros et 685 euros.
Le TJM en portage salarial est relativement élevé en raison des charges supportées (frais de gestion de la société de portage, cotisations salariales et patronales…), mais cette forme d’emploi sécurisée est de plus en plus appréciée des freelances comme des entreprises clientes. Ces dernières s’épargnent en effet un processus de recrutement long et coûteux, ainsi que les contraintes administratives, pour accéder à des compétences très recherchées.
