L’intelligence artificielle générative ouvre des opportunités dans de nombreux secteurs, mais sa montée en puissance n’est pas sans conséquence sur les emplois. Sur ce sujet, le cas de l’entreprise américaine spécialisée dans la relation presse et la veille médiatique Onclusive fait la une de l’actualité depuis quelques jours. 217 salariés de la branche française seront remplacés par des logiciels d’ici juin 2024.
217 postes supprimés et remplacés par l’IA
Mauvaise nouvelle pour les 383 employés de la représentation tricolore d’Onclusive, dont les bureaux se trouvent à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Le 13 septembre dernier, la direction américaine de leur entreprise a annoncé la suppression de 217 postes, soit plus de la moitié du personnel local et près de 15 % de la masse salariale globale (environ 1 500 personnes).
Le motif de cette réduction drastique des effectifs : remplacer ces salariés par une intelligence artificielle, présentée comme plus rapide et plus performante pour des activités de veille médiatique et de synthèse. À partir de juin 2024, ce sont des logiciels qui assureront la recherche et le recoupement d’informations, afin de fournir des revues de presse aux clients.
La direction se défend de parler de « licenciement », ou de « plan social » et préfère vanter le « potentiel transformateur » de l’IA. Elle soutient en outre que « ces changements sont indispensables pour favoriser le développement de l’entreprise et assurer sa pérennité ».
Crainte d’une généralisation de la pratique
Mais du côté des salariés, les réactions sont loin d’être positives. Sous le choc de cette décision soudaine, les délégués du personnel déplorent en outre le manque de visibilité quant aux modalités de cette vague de licenciements. Seule une ébauche de calendrier a été communiquée pour les départs, qui s’étaleront de janvier à juin 2024.
D’ores et déjà, les négociations entre les syndicats et les responsables ont été entamées concernant ce « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE). Les premiers exigent des propositions « solides et acceptables » à la hauteur des bouleversements envisagés et de leurs enjeux, évoquant un « désastre humain, social et économique ».
Beaucoup redoutaient un tel scénario depuis l’apparition, et l’essor fulgurant d’outils tels que ChatGPT d’OpenAI, rapidement suivi par Bard de Google ou encore Llama de Meta. Aujourd’hui, les professionnels et les États s’interrogent quant au risque de généralisation du recours à l’intelligence artificielle pour remplacer les humains dans les métiers les plus « automatisables ».
Bon à savoir : pour les collaborateurs licenciés qui ne retrouvent pas rapidement du travail ou souhaitent s’affranchir du salariat classique, il existe une alternative : se tourner vers une société de portage salarial à Paris ou dans une autre ville.
Cette forme d’emploi qui combine autonomie et protection sociale leur permet de proposer leurs services aux clients de leur choix et de travailler à distance, à leur propre rythme. En mettant en avant une expertise et une expérience solides, ils peuvent décrocher des missions régulières et tirer des revenus assez confortables.