Le numérique, pilier de notre société moderne, a un impact environnemental considérable. De la fabrication des équipements à leur utilisation en passant par leur fin de vie, les technologies de l’information et de la communication (TIC) consomment d’importantes quantités d’énergie et de ressources naturelles. Face à ce constat alarmant, la transition vers une informatique durable s’impose comme une nécessité absolue.
Le numérique, un secteur essentiel, mais énergivore et polluant
Le rapport de l’ADEME révèle que « 3 % à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont liées au secteur numérique ». L’Agence ajoute qu’« en France, ces quantités devraient encore augmenter de moitié à l’horizon 2030 ». La production de composants et la gestion des déchets électroniques, la consommation énergétique des datacenters sont autant de facteurs qui contribuent à l’épuisement des ressources naturelles, dont l’eau et les métaux rares, et au réchauffement climatique.
Pour limiter cet impact sur notre planète, sans empêcher des usages devenus indispensables à notre quotidien, l’informatique doit faire l’objet d’une approche durable. De plus, combiner innovation technologique et impératifs écologiques tout au long du cycle de vie des systèmes IT est potentiellement source d’économies substantielles.
Les autorités nationales et européennes encouragent déjà les entreprises à mettre en place des mesures adaptées via une réglementation de plus en plus fournie et stricte. Le traitement des équipements en fin de vie, par exemple, est abordé par les lois AGEC, Climat et Résilience, ou encore les directives sur les déchets électroniques.
Mais outre l’aspect contraignant, les dirigeants ont désormais une conscience accrue des enjeux associés à la mise en place d’une véritable politique durable. La pression de leurs propres collaborateurs et des clients, ainsi que le prix de l’énergie, incitent à l’adoption de pratiques responsables.
Des mesures concrètes pour une informatique plus verte
À la fabrication d’appareils s’ajoutent les besoins énergétiques colossaux de l’intelligence artificielle et autres nouveaux usages. En parallèle, les sols, l’eau et l’air sont fortement pollués par les déchets issus d’équipements électriques et électroniques (DEEE).
Différentes mesures s’imposent pour prolonger la durée de vie des appareils, première étape clé pour diminuer l’empreinte carbone du numérique.
Le recours à des composants facilement remplaçables et une conception modulaire permettent de conserver les équipements en parfait état de marche sur de longues années. Au préalable, l’analyse du cycle de vie est nécessaire pour évaluer l’impact environnemental d’un produit de sa création à sa mise au rebut. En complément, les outils de mesure et de monitoring permettent de suivre en temps réel la consommation énergétique des équipements et d’identifier les pistes d’optimisation.
Les logiciels et systèmes d’exploitation doivent également pouvoir être mis à niveau sur une plus longue période afin de lutter contre l’obsolescence programmée.
Afin d’optimiser l’utilisation des ressources, des technologies plus éco-efficientes comme le refroidissement liquide des serveurs ou l’exploitation d’énergies renouvelables méritent d’être plus répandues.
Enfin, le déploiement de filières de collecte et de recyclage efficaces valorise les matériaux et limite les déchets.
Le rôle essentiel des acteurs du numérique dans la transition écologique du secteur
La transition vers une informatique plus propre nécessite l’engagement de tous les acteurs. Les fournisseurs se placent en première ligne en proposant des produits et services plus durables et en accompagnant leurs clients dans leur démarche d’éco-responsabilité.
De leur côté, les entreprises doivent intégrer des critères environnementaux dans leurs achats et mettre en œuvre des actions concrètes visant à minimiser leur empreinte numérique. Des normes comme l’ISO 14001 permettent de certifier les systèmes de management environnemental.
Les pouvoirs publics jouent un rôle central en soutenant la recherche et l’innovation dans le domaine des technologies vertes et en instaurant des réglementations incitant à une consommation responsable.
Bien entendu, les particuliers doivent contribuer à cet effort en adoptant au quotidien des comportements plus sobres. Par exemple, éteindre les appareils ou les placer en veille profonde lorsqu’ils ne sont pas utilisés fait baisser leur dépense énergétique. De même, privilégier les équipements durables et tâcher autant que possible de réparer plutôt que de jeter et remplacer.