Les recherches le prouvent : l’estime de soi contribue grandement à l’efficacité professionnelle au sein des entreprises. Les discussions sur le bonheur au travail appellent à la prise de responsabilité des employeurs, comme le recrutement d’un CHO. À contrario, chaque personne est grandement impliquée et contribue majoritairement à son bonheur, selon une étude américaine.
Après les psychothérapeutes, les chefs d’entreprise accordent une importance particulière à l’estime de soi de leurs collaborateurs. Récemment, le concept de bonheur au travail a particulièrement fait écho auprès des médias. Le recrutement d’un Chief happiness officer est alors une solution possible. Sa fonction consiste à assurer le bien-être des travailleurs dans leur milieu professionnel. Cependant, une étude récente vient contredire cette théorie. L’employé a plus de responsabilités dans son épanouissement professionnel que son recruteur. La confiance en soi est donc un élément à prioriser. Pour un consultant, les enjeux se tournent plutôt vers le recrutement et la signature d’une convention de portage.
L’estime de soi impacte sur les performances en entreprise
Après avoir aidé une centaine d’individus à retrouver confiance en eux, François Thibault constate des améliorations professionnelles significatives. Suite à son travail, l’estime de soi des professionnels a augmenté de 29 % et leurs performances de +35 %. Cet expert en soft skills et leadership arrive à la conclusion « renforcer l’estime de soi rend heureux. Un être heureux est plus sympathique, responsable, engagé et performant. »
En revanche, une image négative de soi nuit à la productivité des individus. Faute de conviction sur leurs propres qualités, ces profils peinent à convaincre les recruteurs. Par ailleurs, il est du devoir de chaque individu d’investir sur sa confiance en soi, et non des employeurs. Aux commandes des recherches en psychologie positive à l’université de Californie, Sonja Lyubomorski est formelle sur le sujet. Elle présente la contribution de différents facteurs dans le bonheur. 40 % sont inhérents aux investissements personnels de la personne en question. 50 % sont tributaires du capital génétique. La part de l’entourage est seulement de 10 %. L’intervention de la famille, le supérieur hiérarchique ont donc une portée limitée. Pour l’employeur, ce facteur est uniquement un critère de sélection des candidats et non un paramètre sur lequel il peut agir.
Renforcer sa confiance en soi est possible
Si la crainte d’être inefficace peut paralyser, elle n’est pas pour autant une fatalité. En adoptant trois techniques, les employés peu confiants en eux peuvent s’en sortir et gagner en estime de soi. La première consiste à identifier ses qualités ainsi que ses défauts. Pour faire l’inventaire de ses valeurs intrinsèques, François Thibault recommande de se référer aux avis extérieurs. Entendre une vingtaine de personnes parler de ses compétences, ses réussites et ses atouts aide à être sûr de soi.
La deuxième mesure consiste à améliorer la manière de communiquer au travail. Et cela dans le but de se faire comprendre par ses collègues. D’une part, le collaborateur doit miser sur la métacommunication. L’idée est de faire savoir quelles sont ses attentes et d’apporter des clarifications sur les motivations des positionnements pris. Il est aussi conseillé d’échanger sur les idées et les progrès de chacun, d’une manière saine et en toute simplicité. Cette démarche permet à chaque membre de l’équipe d’ajouter une plus-value à son estime personnelle.
Le dernier axe à travailler est l’auto-efficacité. Ce concept désigne la capacité à croire en ses aptitudes personnelles à exercer ses fonctions et atteindre ses buts professionnels. Pour optimiser cette faculté, il est recommandé de dresser une liste de tâches. Ladite démarche permet de distinguer les activités à prioriser et chronophages. En atteignant ses objectifs prioritaires, le travailleur gagne également en assurance.