De l’autre côté des Pyrénées, l’on ambitionne de devenir le nouveau paradis des professionnels exerçant une activité dans le digital. L’Espagne prévoit ainsi de leur proposer un visa extrêmement alléchant, conférant entre autres un régime fiscal attractif. Il rejoint de cette manière d’autres États qui ont d’ores et déjà pris des initiatives semblables.
Les pays misent de plus en plus sur les visas destinés aux télétravailleurs pour soutenir l’activité économique. L’Estonie, par exemple, a lancé en 2020 son visa de 12 mois, avec une formalité simplifiée, pour les nomades numériques. Ces derniers désignent les individus exerçant leur métier exclusivement à distance. Ceci au moyen de systèmes et d’instruments de télécommunication, informatiques et télématiques. En fonction de leurs statuts, ces personnes peuvent être des professionnels indépendants ou des employés classiques.
À savoir : le recours au portage salarial est conseillé aux freelances à l’étranger. Il leur permettra notamment de conserver leurs droits à la retraite, l'assurance chômage, etc., pendant la durée de leur mission.
L’Espagne s’apprête à introduire un nouveau visa
Plus de trente pays ont déjà déployé des dispositifs similaires pour attirer les nomades du digital. À ceux-ci s’ajoute désormais l’Espagne, dont le Parlement vient d’adopter le projet de loi relative aux start-ups. Une législation qui pourrait déboucher sur la concrétisation du nouveau visa dédié à cette catégorie de travailleurs dès début 2023.
Sa validité a été fixée sur 12 mois. Cependant, les attributaires peuvent étendre le leur jusqu’à quatre ans supplémentaires. Leurs parents proches ont aussi la possibilité de les accompagner. Des réductions fiscales devraient leur être proposées, comme une diminution de 9 % de l’impôt sur le revenu. Le taux en la matière s’élève normalement à 24 %.
Madrid devrait communiquer davantage de précisions sur le visa. Des rumeurs courent cependant qu’il est également susceptible d’être accordé aux salariés d’entreprises à l’extérieur du pays. Certaines conditions sont néanmoins exigées à cette classe de travailleurs :
- Louer un logement espagnol ;
- Toucher un revenu mensuel de 2 000 euros au moins ;
- Justifier de 12 mois d’emploi antérieur minimum ;
- Habiter en dehors de l’Espace économique européen.
Des renseignements plus détaillés et des informations liées aux démarches seront prochainement révélés.
Madrid veut attirer les nomades digitaux
Selon le ministre espagnol des Affaires économiques, Nadia Calviño, la mesure servira à :
- Séduire et retenir les compétences nationales et étrangères en facilitant l’installation des nomades numériques et des télétravailleurs en Espagne ;
- Soutenir la relance économique au sortir de la crise sanitaire.
En interne, différentes régions témoignent d’immenses attentes à l’égard du dispositif. Madrid, Barcelone, Valence et la côte d’Andalousie comptent notamment en tirer avantage. Parmi les secteurs qui veulent en profiter figure aussi l’Archipel des Canaries. Une zone qui héberge déjà beaucoup de professionnels du digital. Pour capter davantage de talents, l’Exécutif espagnol mise sur différents atouts du pays :
- Le beau temps ;
- Le coût abordable de la vie.
Pour information, celui-ci se classe en 2022 au 16e rang des pays à la mode pour le télétravail, d’après Circleloop’s. Il se trouve largement derrière la France (6e), la Roumanie, le Royaume-Uni, le Canada. Le palmarès du fournisseur britannique de voix sur IP se base sur des renseignements comme :
- Le niveau de bien-être ;
- Le tarif des loyers ;
- Le débit de connexion à Internet.
En outre, le salaire moyen en Espagne s’élève à 1 751 euros par mois. Comparé à celui de l’Union européenne, il accuse un écart de -20 %. Enfin, la Banque mondiale révèle dans son rapport 2020 que l’Espagne occupe la 30e position pour la facilité d’investissement.