Les mythiques timbres rouges, destinés à faire acheminer les courriers prioritaires en 24h, ne sont plus disponibles à la vente. Ils ont été remplacés par un service dématérialisé. La réforme permettra à La Poste de faire des économies et d’agir plus écologiquement.
Depuis début janvier, La Poste a cessé de vendre des timbres rouges, dédiés aux courriers prioritaires. Si la commercialisation a été arrêtée, les expéditeurs qui en possèdent encore peuvent en revanche continuer à s’en servir. L’entreprise a cependant souligné que le temps d’acheminement des lettres apposées de ce type de vignette est allongé. Il s’établit désormais à trois jours, contre le tiers auparavant.
L’instrument a été remplacé par une variante numérique baptisée « e-lettre rouge ». Un léger changement auquel les consultants en portage salarial devront se conformer, par exemple dans le cadre de leur prospection.
La suppression découle de différentes raisons
La Poste justifie la fin du timbre rouge par l’abandon progressif du recours à la lettre prioritaire. Les communications électroniques telles que les SMS ou les mails s’y sont substituées, déclare-t-elle. En France, 6 milliards de lettres ont été envoyées en 2022, soit une chute d’environ 66,66 % par rapport à 2008.
Mais cette disparition s’explique aussi par un motif économique. La société entend diminuer la quantité de correspondances pour gagner en efficacité. Le basculement vers une lettre délivrée moins vite contribuera à cet amoindrissement. L’établissement espère ainsi réduire ses coûts de 100-150 millions d’euros annuels à compter de 2023. Cette baisse lui permettra d’atténuer les pertes liées à toutes ses missions de service public. Celles-ci devraient être limitées à 400 millions d’euros à l’horizon 2027. En 2021, 1,3 milliard d’euros de déficit ont été comptabilisés sur son activité de distribution.
La mesure est par ailleurs également motivée par son intérêt environnemental. La Poste doit déployer une logistique immense afin d’assurer la livraison des lettres prioritaires le lendemain de leur envoi. Au quotidien, 300 liaisons routières et trois autres par avion sont accomplis pour garantir ce service. La réforme aidera l’entreprise à affaiblir l’impact carbone de son activité postale d’un quart d’ici 2030. Elle économiserait alors chaque année 60 000 tonnes de carbone.
L'e-lettre rouge soulève quelques inquiétudes
Pour correspondre avec une lettre prioritaire, l’on doit dorénavant composer sa correspondance soi-même :
- Soit depuis un centre de La Poste ;
- Soit sur son site Web.
Il sera alors transmis à une antenne postale près du destinataire. Sa mise sous pli, après son impression, y sera effectuée. De même que la distribution. Si le document a été expédié avant 8 heures le soir, elles seront réalisées le jour d’après. Le montant de 1,49 euro sera à débourser pour la prestation. Celui de l’ancien timbre rouge s’élevait à 1,43 euro.
Avec l’instauration de l’e-lettre rouge, beaucoup s’interrogent si la confidentialité de la correspondance sera toujours assuré. Les écrits arrivés au bureau postal doivent en effet subir un scan manuel par un agent. Ce procédé préoccupe les médecins, avocats ou autres clients qui transmettent des documents très confidentiels ou sensibles. À ces inquiétudes, voici quelques précisions de La Poste :
- Les lettres seront mises sous pli dans des espaces sécurisés, par des collaborateurs particulièrement compétents ;
- Chaque employé prête serment afin de respecter le secret de la correspondance.
Avec la fin du timbre rouge, il ne reste maintenant que trois affranchissements disponibles pour expédier les courriers. Selon la société, les usagers peuvent choisir la Lettre Services Plus(timbre turquoise), le timbre vert et l’e-lettre rouge.