Après le confinement de mars-mai 2020, Castorama avait ouvert ses magasins en dehors de la région parisienne tout le week-end. Une politique qui va à l’encontre de la convention d’entreprises qui restreignait ces ouvertures à 5 dimanches annuels. Une condamnation à des dommages-intérêts a ainsi été prononcée par le tribunal de Lille à cause de cette pratique illégale.
Au printemps 2020, Castorama a choisi d’ouvrir chacun de ses magasins en dehors de la région parisienne tous les dimanches. Selon l’entreprise, cette décision est motivée par le besoin de compétitivité au sortir d’une situation marquée par le confinement. Avec cette mesure, l’enseigne du bricolage contrevenait ainsi à un accord signé en 2014. À l’époque, elle s’était engagée à limiter le travail dominical à 5 dimanches annuels au maximum, sauf pour l’Île-de-France.
De ce problème, l’on peut dégager l’un des avantages du Portage salarial Paris pour les travailleurs dans l’industriel. En effet, ce système permet de choisir son temps et sa durée de travail.
La Justice a condamné l’entreprise
Le syndicat Force ouvrière (FO) de Castorama a alors porté la question devant le tribunal de Lille en avril 2021. Mi-janvier 2022, la sentence est tombée. Pour ouverture dominicale illégale de ses magasins en province à compter de juillet 2020, Castorama devra verser des dommages-intérêts :
Au titre du préjudice causé à l’intérêt collectif de la profession.
Pour ouvrir l’ensemble de ses magasins le dimanche, la société templemaroise a dénoncé la convention qu’il a conclue il y a sept ans. Elle a renoncé à ses promesses en échange de créations d’emplois. Elle a notamment promis que 250 contrats à durée déterminée équivalents temps-plein soient pérennisés d’ici le 31 janvier 2022. Autrement dit, ceux-ci devraient être transformés en CDI.
Cependant, là encore, l’entreprise a énoncé un mensonge. Au CSEC, elle a indiqué dans ses prévisions d’emploi qu’en 2022 et l’année prochaine, ses effectifs seront amoindris. La secrétaire adjointe de la section Commerce & VRP de la Fédération des Employés et Cadres FO, Audrey Rosellini révèle :
Il n’y a pas de nouvelles embauches avec l’ouverture des magasins le dimanche. De fait, les effectifs sont lissés sur 7 jours au lieu de 6 et cela impacte aussi la charge de travail.
Le travail dominical présente plus d’inconvénients que d’avantages
Depuis toujours, la FO a critiqué le travail durant le dimanche. D’après le syndicat, il ne crée aucun emploi, mais altère au contraire :
· Les conditions de travail des tous les collaborateurs ;
· Leur pouvoir d’achat.
Et ce, pour leur faire supporter les majorations des salariés concernés par le travail dominical. Toutefois, celles-ci sont prises sur le budget des hausses salariales. Or ces dernières se révèlent moindres, car ce budget n’est pas amplifié, d’après le délégué syndical central FO chez Castorama. Quand on touche un SMIC mensuel, explique-t-il, travailler un dimanche permet de gagner 10 % de rémunération supplémentaire. Ce qui est considérable. Cependant, le militant insiste sur le fait que le travail dominical ne profite pas à l’intérêt collectif. La raison : les salaires augmentent trop peu, voire stagnent. Et d’ajouter :
[…] Lorsqu’un salarié est volontaire, il demeure soumis à la volonté du patron qui sélectionne ceux qui travailleront le dimanche, s’il y a plus de volontaire que de postes nécessaires.
Pour la FO, la lutte autour du travail dominical doit poursuivre. Tout en engendrant un désastre sur le point de vue social, celui-ci présente en effet un intérêt économique nul.