Le 19 janvier dernier, à Paris, les jeunes faisaient également parti de la manifestation contre la réforme de la retraite. Des jeunes ont marché dans la Ville Lumière pour protester contre la réforme de la retraite. Différentes raisons ont expliqué leur mobilisation, mais l’allongement de l’âge légal de fin de carrière était leur motivation principale. Certains manifestants sont venus en raison de leur crainte du chômage, d’autres ont voulu montrer leur union avec leurs aînés…
La réforme des retraites voulue par le gouvernement constitue un sujet qui ne touche pas seulement les personnes âgées. En témoigne la manifestation contre ce projet qui a réuni des milliers de jeunes à Paris. La Fédération des associations générales étudiantes précise que 7 000 d’entre eux étaient présents au rassemblement.
Remarque : cette réforme concernera aussi bien les employés classiques que les freelances rattachés à une société de portage salarial. À souligner que ce dispositif découle du mélange de ces deux statuts. Il permet ainsi aux indépendants de profiter des avantages du salariat et donc des droits à la retraite.
Le report pénalise tant les seniors que les jeunes
L’élévation de l’âge légal de départ à la retraite, point central de la réforme, affectera évidemment surtout les seniors. Ces derniers sont davantage confrontés aux invalidités et aux arrêts de travail. Les arrêts fréquents : très longue durée ou un peu moins, s’avèrent également être l’apanage de cette population. Un ajournement de la fin de leur carrière professionnelle :
- Représente une absurdité sur le plan économique, parce qu’un surcoût pour l’indemnité chômage et l’assurance maladie devra être financé ;
- Engendre un risque pour leur santé.
Mais les jeunes sont aussi pénalisés, sachant que la mesure entraînera une augmentation de la durée de cotisation. La jeunesse est en effet connue pour constituer une phase difficile en matière de retraite : validation des trimestres. Elle est marquée par :
- Des contrats non continu ou partiel ;
- Des services civiques ;
- Des périodes de chômage ;
Le recul de l’âge de la retraite préoccupe de surcroît les jeunes par rapport à leur propre taux de chômage. Un décalage des fins de carrière amènera à un retard et une diminution des remplacements. Cela complique de plus la transmission des compétences.
Les jeunes éprouvent diverses anxiétés
De nombreuses craintes ont été émises lors de la récente manifestation dans la capitale française. Des participants ont notamment exprimé leur peur de ne pas pouvoir profiter de leur retraite en raison du bouleversement climatique. D’autres ont fait part de leur angoisse relative à la santé. C’était le cas de Romain, étudiant en première année à la Sorbonne, « C'est assez déprimant de se dire qu'on va bosser toute notre vie pour finalement arriver à l'âge de la retraite, à un âge avancé où on ne pourra pas profiter. »
Pendant une dizaine d'années, l’espérance de vie a augmenté substantiellement pour monter à 82 ans en moyenne en 2022. Une autre tendance se dégage en revanche concernant celle dite « sans incapacité ». L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle qu’en 2020, cette dernière s’établissait à :
- 64,4 ans chez les hommes ;
- 65,9 ans chez les femmes.
La présidente de l’Union nationale des étudiants de France (Unef), Imane Ouelhadj, a déclaré pour sa part, que « Les étudiants vont devoir travailler bien au-delà des 64 ans. Avec l'âge du premier emploi stable à 27 ans, on sera obligés de partir à 67 ans pour pouvoir bénéficier d'une retraite à peu près digne. »
