La banque centrale européenne a redressé ses taux directeurs le 2 novembre 2022 pour se préparer à une probable récession. Un phénomène qui pourrait compromettre la quête du plein-emploi sur le Vieux Continent s’il survient. La zone euro a pourtant vu son taux de chômage régresser de 0,1 point entre août et septembre derniers.
La situation en matière d’emploi continue de s’améliorer en Europe, avec un recul du taux de chômage. Au point qu’en septembre 2022, dans la zone euro, il a affiché son record de bassesse depuis avril 1998. Date à laquelle Eurostat, l’office européen des statistiques, a débuté la compilation de cette série.
Cette embellie concerne aussi bien les salariés que les indépendants, en portage salarial ou non. Pour mémoire, ce dispositif désigne un mode d’organisation du travail alliant freelancing et salariat. Il permet d’obtenir simultanément les avantages de ces deux systèmes. Ces dernières années, cette forme d'emploi s’est tellement développée que la France compte en ce moment 100 000 salariés portés.
Le taux de chômage dans l’UE reste à un niveau extrêmement faible
Eurostat révèle que le taux de chômage en zone euro est descendu à 6,6 % en septembre dernier. Au cours des trois précédents mois, il s’est établi à 6,7 %, selon les chiffres révisés. En glissement annuel, une diminution de 0,7 point a été constatée. Ce repli s’explique par la relance de l’économie au sortir de la crise sanitaire.
Le chômage a touché précisément 7,1 % de la population active française en septembre 2022. À l'aune du mois d’avant, une baisse de 0,2 point s’observe. Sur la même période, le taux a été estimé à :
- 11,8 % en Grèce ;
- 12,7 % en Espagne ;
- 3 % en Allemagne.
Pour comparaison, il a été calculé à 2,6 % au Japon et à 3,5 % aux États-Unis. Outre-Manche, le chômage a aussi atteint 3,5 % en juin, juillet et août.
Pour l’ensemble de l’Union européenne (UE), le taux de chômage n’a cependant pas chuté. Il s’est stabilisé à son niveau enregistré en août 2022, à 6 %, également son plus faible historique. Concrètement, les demandeurs d’emploi ont totalisé environ 12,96 millions de citoyens européens en octobre dernier. 10,99 millions d'entre eux ont été recensés dans la zone euro. Dans les détails, les plus faibles taux de chômage ont été constatés en Pologne (2,6 %) et en Tchéquie (2,2 %).
Une éventuelle récession risque de dégrader la situation
Le Vieux Continent se dirige donc progressivement vers le plein-emploi au sens de l’OIT ou Organisation internationale du travail. Son seuil s’élevant à moins de 5 % de la population active sur un territoire déterminé. L’Europe risque néanmoins de parvenir difficilement à cet objectif si elle traversait durant les prochains mois un ralentissement de l’activité économique.
Les institutions de l’UE redoutent en tout cas un tel phénomène. Le 14 octobre 2022, Luis de Guindos, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), avertissait notamment contre ce scénario. L’instance prévoit encore un PIB en hausse de 3,1 % cette année en zone euro. En revanche, le haut fonctionnaire avait annoncé que la fin 2022 et le début 2023 apportent :
Une combinaison très difficile de faible croissance économique, y compris la possibilité d'une récession technique, et d'inflation élevée.
Cette récession pourrait d’autant plus se produire que la BCE vient de redresser à nouveau ses taux directeurs de 0,75 point. Le taux de la rémunération de dépôt a ainsi été relevé à 1,5 % depuis le 2 novembre dernier. Celui du crédit marginal a grimpé à 2,25 % et celui de refinancement à 2 %.