Signe de la transformation en profondeur du monde du travail, une étude de l’URSSAF souligne une proportion en hausse des moins de 30 ans sur le marché. Il apparait néanmoins que ces jeunes actifs sont plus intéressés par le statut d’indépendants. Pour éviter une grande précarité, surtout sur le plan social, les experts recommandent de privilégier le portage salarial.
Les moins de 30 ans préfèrent l’indépendance au salariat
Depuis la crise sanitaire et la généralisation du télétravail, le rapport des Français au travail a complètement changé. Les jeunes générations recherchent une plus grande liberté, une flexibilité horaire et plébiscitent le droit de travailler à distance. Maîtrisant internet et les outils numériques, elles sont en outre attirée par les opportunités entrepreneuriales qu’offre le digital.
Résultat, l’étude de l’URSSAF publiée fin juillet révèle qu’« un nombre croissant de jeunes actifs ayant moins de la trentaine privilégient l’indépendance ». En 2021, ils représentaient 27,9 % des nouveaux freelances immatriculés et 39,1 % des créations de micro-entreprises. À la fin de l’année, leurs parts respectives totales dans ces deux catégories de travailleurs s’élevaient à 6 % et 20 %.
L’indépendance, un statut rêvé non dénué de risques
Il reste que l’indépendance n’est pas sans risques. D’une part, elle est souvent synonyme de précarité financière, les freelances n’ayant pas de salaire fixe. Leurs revenus peuvent fluctuer notablement en fonction des missions qu’ils décrochent et du tarif convenu avec les clients. Il peut ainsi être difficile de boucler les fins de mois où les encaissements sont faibles.
En outre, les travailleurs indépendants sont moins bien protégés socialement que les salariés. Ils ne bénéficient pas d’indemnité chômage. En cas de maladie ou d’accident, ils doivent donc subvenir à leurs propres besoins. Sur la retraite aussi, ils sont pénalisés.
Le portage salarial, un cadre sécurisant pour les jeunes indépendants
Pour démarrer sereinement sa carrière en étant indépendant, le portage salarial se présente comme l’alternative idéale. La signature d’un CDD ou en CDI avec une société de portage donne droit au statut de « salarié porté », et à une couverture sociale complète : affiliation au régime général de la Sécurité sociale, mutuelle santé, cotisation pour la retraite, assurance chômage, accès à la formation professionnelle.
Pour autant, le travailleur jouit d’une grande liberté, dans le choix de ses clients et missions, la fixation de ses tarifs, son lieu et rythme de travail. L’entreprise de portage s’occupe de toutes les questions administratives, et fournit une assistance sous la forme de formations, d’accès à une communauté de consultants.
Enfin, il perçoit une rémunération plus attractive qu’un travailleur freelance ou d’un micro-entrepreneur, la convention du portage salarial prévoyant un salaire minimum obligatoire. Ce seuil correspond à 70 % du plafond de la Sécurité sociale pour un salarié porté junior, soit 2 399,60 euros bruts par mois. Ce pourcentage grimpe à 75 % pour un collaborateur porté senior, et à 85 % si le professionnel opte pour le forfait-jour. Le portage salarial apporte ainsi une certaine stabilité, et une réponse aux problématiques actuelles en termes d’emploi.