Les cours de change du dollar sont en baisse à la Bourse de Moscou. Pour le yuan, la devise chinoise, c’est tout le contraire. Le nouveau système financier russe a pour but de limiter l’impact des sanctions occidentales en réponse à l’invasion de l’Ukraine. C’est aussi une manière pour la Chine et la Russie de renforcer leurs liens.
Moscou et Pékin entretiennent des relations de longue date. Les deux pays renforcent actuellement leurs liens à travers, entre autres, la place grandissante qu’occupe la monnaie chinoise dans le système financier russe. Depuis début février 2023, les transactions en dollar sont en baisse à la Bourse de Moscou. Celles-ci sont, depuis le début du mois d’avril, moins importantes que les opérations en yuan.
Pour limiter l’impact des sanctions occidentales sur l’économie russe, Vladimir Poutine avait envisagé ce renforcement du partenariat avec la Chine avant le conflit ukrainien. Il est intéressant de constater que la présence chinoise en Russie, avec l'afflux de touristes et la croissance des échanges commerciaux, a également un impact sur les taux de change et le marché des devises. La devise chinoise, le yuan, est de plus en plus utilisée en Russie, notamment dans les transactions commerciales. Cette évolution a une incidence sur le TJM portage salarial, qui est souvent basé sur les fluctuations des taux de change entre différentes devises. En effet, les entreprises qui utilisent des services de portage salarial, pour gérer leur présence en Russie, doivent être en mesure de suivre les fluctuations des taux de change pour assurer la rentabilité de leurs opérations. Dans ce contexte, le TJM portage salarial est un outil essentiel pour les entreprises cherchant à opérer en Russie, en leur permettant de gérer efficacement leurs coûts et leur budget
Une dédollarisation en cours depuis 2014
La Russie a longtemps cherché à se défaire de la devise américaine. Le président russe, Vladimir Poutine, en a d’ailleurs fait part dès 2014. Le chef du Kremlin ambitionnait de retirer progressivement le dollar de l’économie russe. Le but étant que les sanctions occidentales soient le moins handicapantes possible pour son pays.
En février 2022, il n’était pas possible de procéder à des échanges de dollars sur le marché des devises. Cela a dans un premier temps fortement entravé la Russie, un pays où l’euro et le dollar étaient les monnaies les plus échangées. Afin de garantir un certain équilibre de son budget, l’Etat russe s’est alors tourné vers le yuan pour les ventes et achats à l’international.
Selon le spécialiste des relations sino-russes à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, pour Temour Oumarov, « la stabilité de l’économie russe dépend désormais de la Chine ».
Des liens renforcés
Le 20 mars 2023, Xi Jinping s’est rendu à Moscou pour son premier déplacement international depuis sa réélection. L’arrivée du président chinois intervient une année après la signature de l’accord scellant une « amitié sans limites » entre la Chine et la Russie. La visite du dirigeant asiatique s’inscrit également dans une volonté des deux pays de faire front commun face au bloc occidental. Moscou et Pékin partagent en effet une vision commune, qui se caractérise par la nécessité selon eux de mettre fin à l’hégémonie de l’Ouest dans les affaires du monde. Par ailleurs, la Chine et la Russie ont des intérêts économiques communs. L’Etat russe se maintient à flot en exportant son gaz et son pétrole à des pays comme la Chine et l’Inde. De son côté, ces partenaires asiatiques ont accès à des hydrocarbures à bas prix. Les relations commerciales sino-russes ont fortement augmenté depuis 2022. Cette année-là, les échanges entre les deux pays ont atteint les 190 milliards de dollars. Gazprom, le géant du gaz russe, fait évidemment partie des principaux acteurs de ces échanges. L’entreprise explique que la signature d’un contrat avec le partenaire chinois lui permet d’éviter les transactions en dollar et donc de contourner les sanctions occidentales.
Pour l’instant, la part de la devise chinoise à la Bourse de Moscou est en constante augmentation. La Banque centrale russe joue un rôle central dans la politique de dédollarisation en Russie. L’institution incite notamment la population à éviter l’usage d’une devise autre que le yuan sous peine de voir ses actifs bloqués.