Le FMI estime que la croissance mondiale de 2023 sera de 2.8 %. L’institution a revu à la baisse sa prévision en raison de l’inflation et de l’instabilité financière. Sa directrice indique en même temps que l’économie mondiale connaîtra une croissance de l’ordre de 3 % pour les 5 prochaines années.
Le Fonds monétaire international (FMI) fait état d’un recul de la croissance mondiale. En 2022, celle-ci était de 3.4 %. En raison du contexte inflationniste, la FMI revoit à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2023. Elle prédit une croissance de 2.8 % cette année, soit un point de moins par rapport à sa prévision de janvier 2023. Le ralentissement économique est tangible dans de nombreux pays, en particulier ceux de la zone euro. On constate tout de même que le salaire a augmenté, en dépit d’un marché qui se porte mal. C’est peut-être une occasion pour se lancer dans le portage salarial.
La croissance européenne au ralenti
Les pays développés sont les plus touchés par le ralentissement économique actuel. Dans la zone euro par exemple, la croissance est de 0.8 % en 2023, contre 3.5 en 2022. Celle-ci est cependant mieux que les prévisions antérieures, grâce notamment à la bonne santé des économies italienne et espagnole. La croissance française sera elle de 0.7 %. Même la première croissance économique européenne, l’Allemagne, connaîtra un léger recul. Les prévisions restent de 0,7 % en France.
La situation du Royaume-Uni reste difficile, mais s’améliore un peu. Selon les prévisions du FMI, la croissance britannique sera de -0,3 % au lieu de -0,6 % comme l’institution l’avait prédit en janvier 2023.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a déclaré, « nous nous attendons à une croissance autour de 3% durant les cinq prochaines années, notre plus faible perspective à moyen terme depuis 1990. »
C’est d’ailleurs le taux de croissance attendu pour 2024. L’enjeu pour les pays est de contenir la hausse des taux d’intérêt tout en maintenant la croissance économique. La hausse des taux aux États-Unis a d’ailleurs entraîné la faillite d’établissements bancaires tels que la Silicon Valley Bank (SVB).
Les autres économies
La FMI note différents facteurs conduisant à la situation économique mondiale actuelle :
- L’inflation qui baisse moins vite que prévu : elle est de 7 % alors qu’elle était de 8,4 % en 2022 ;
- La fluctuation des prix de l’énergie et des aliments ;
- La défaillance des banques américaines et suisses ;
- L’instabilité du secteur financier.
Pierre-Olivier Gourinchas, responsable économique au FMI, explique :
« Nous sommes face à une économie qui continue de récupérer des différents chocs de ces dernières années, en particulier ceux de la pandémie, mais également l'invasion russe de l'Ukraine. Et nous observons une reprise graduelle. »
L’économie russe se porte plutôt bien malgré les sanctions imposées par les pays occidentaux. Selon les estimations, la Russie connaîtra une croissance de 0,7 % en 2023 et de 1,3 % pour 2024.
L’économie chinoise est elle aussi dynamique : elle augmentera de 5,2 % en 2023. L’importante croissance chinoise, mais aussi celle de l’Inde, contribuera à relancer l’économie mondiale. Le rythme de la Chine va cependant légèrement baisser, avec une croissance à 4.5 % en 2024. Ce chiffre fait partie des trois taux les plus faibles qu’ait connus le pays, avec ceux de 2020 et de 2022. Deux périodes peu dynamiques, respectivement en raison de l’apparition du coronavirus et de la politique « zéro Covid ».
Les prévisions du FMI pour les États-Unis sont prometteuses. En effet, la croissance américaine sera de 1.6 % pour 2023 et de 1.1 % pour 2024.
