Promouvoir l’engagement des médecins retraités dans une activité de cumul emploi retraite constitue une stratégie dynamique pour lutter efficacement contre la désertification médicale. Dans cette optique, une mesure exceptionnelle a été mise en place cette année en faveur de ces professionnels de la santé : une exonération, sans précédent, des cotisations à l’assurance vieillesse.
Encourager les médecins retraités à rester actifs
Publié le samedi 24 juin au Journal officiel, un décret se propose d’attirer les médecins retraités pour combler les déficits médicaux. Inscrite dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2023, cette mesure encourage ces professionnels à reprendre leur activité en cumulant emploi et retraite.
Elle prévoit une exonération exceptionnelle des cotisations à l’assurance vieillesse pour l’année 2023, permettant ainsi aux praticiens, dans leurs domaines de compétences respectifs, de prodiguer à nouveau des soins à leurs patients.
Pour éviter une cotisation sans bénéfice, il est précisé que les médecins en cumul emploi retraite ne doivent pas dépasser un revenu annuel de 80 000 euros, en dehors de leur activité salariée.
Dans un contexte où 87 % du territoire français est touché par la désertification médicale, l’objectif principal de cette mesure est de promouvoir un meilleur accès aux soins pour les citoyens. Ainsi, les parlementaires proposent de nombreux projets de loi afin de combler les vides laissés par le manque de praticiens.
Une proposition adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale, portée par le député Horizon de Seine-et-Marne, Frédéric Valletoux, exige notamment un préavis de 6 mois pour les médecins envisageant de prendre leur retraite. L’objectif consiste à éviter que les patients se retrouvent sans solution du jour au lendemain.
Ces mesures s’appuient sur les médecins déjà retraités ou sur le point de l’être pour répondre aux besoins de la population en matière de soins médicaux.
Une augmentation significative du nombre de médecins retraités actifs
Le texte propose également une nouvelle extension de la limite d’âge pour exercer en cumul emploi retraite, la faisant passer à 75 ans. Cette proposition vient s’ajouter à la précédente modification transitoire de 67 à 72 ans, inscrite dans la LFSS pour 2023.
Dans l’exposé des motifs de l’amendement, les députés Horizons soulignent « l’importance de cette mesure pour améliorer l’accès aux soins de nos concitoyens, en particulier dans les zones médicales désertiques ».
Selon le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), plus de 20 159 médecins retraités sont toujours actifs en 2023 et continuent de prodiguer des soins à leurs patients.
Ces chiffres à la hausse représentent un bond de plus de trois fois par rapport à l’année 2010, démontrant ainsi l’impact positif des incitations à reprendre une activité médicale après la retraite.
Le texte contenant ces propositions sera encore soumis à l’examen du Sénat, où les décideurs politiques devront évaluer attentivement les avantages et les implications de ces mesures pour garantir un système de santé efficace et équitable pour tous les citoyens.