Environ 2/5 des Français auraient déjà réfléchi à cumuler deux emplois ou combiner deux activités professionnelles face à l’augmentation des prix à la consommation. Une conséquence d’une conjoncture économique et politique délicate à l’échelle de la planète, due entre autres au conflit russo-ukrainien. Pour bien se lancer dans cette voie, quelques éléments de droit doivent être examinés.
L’inflation, estimée à +5,9 % en décembre 2022, a atteint un niveau historique en France. Face à cette situation, le cumul d’au moins deux emplois se répand de plus en plus chez les ménages tricolores. Une enquête dirigée par Qualtrics révèle qu’un actif sur cinq songe maintenant à cette solution. Pratiquement une proportion identique (21 %) y a même déjà recouru.
Dans ce cadre, la réalisation de missions en portage salarial parallèlement à une activité salariée apparaît comme une bonne option. Pour ce faire, il suffit de signer une convention de portage avec un établissement spécialisé dans ce dispositif.
Les cadres sont aussi concernés
Un expert en recrutement au sein d’Indeed France, Eric Gras, relève que le phénomène regarde davantage les professions :
- À modeste salaire ;
- Ne demandant aucune qualification élevée.
Selon lui, ces métiers sont encore plus obligés qu’auparavant de rechercher un deuxième poste afin de supporter l’augmentation des prix. Le spécialiste en marché du travail observe aussi que la plupart des personnes contraintes de trouver un emploi supplémentaire :
- Habitent dans des zones de campagne ;
- Doivent compléter leurs rémunérations, puisque les seuls contrats qu’ils dénichent proposent des postes d’intérimaires, à temps partiel ou en CDD.
Un nombre croissant de cadres commence également à envisager de cumuler deux emplois. Une product manager dans la filière du tourisme confie :
« On s’est engagés dans des travaux sur la base de notre niveau de vie d’avant, mais là ça ne suit plus. C’est exponentiel : notre panier de courses a augmenté de 30 à 40%, le budget essence de mon compagnon a subi une hausse d’environ 250 euros par mois et on ne chauffe plus qu’au bois alors qu’on utilisait aussi le gaz l’année dernière. On n’arrive même plus à mettre d’argent de côté. »
Pour permettre au couple de vivre à nouveau aisément, leur revenu doit croître de 200 euros mensuels au minimum, pense-t-elle.
Quelques règles légales s’appliquent au cumul
Dans ce contexte, l’on doit savoir que la loi permet tout à fait l’exercice de deux activités professionnelles en simultané. Elle impose toutefois quelques règles à respecter. Une personne s’engageant dans cette voie est notamment tenue d’observer :
- Du repos dans une limite de temps déterminée ;
- Les plafonds de durée des emplois.
Un salarié n’est en effet autorisé à travailler que 48 heures hebdomadaires et 10 heures au quotidien au maximum. Sur une période de trois mois complets d’affilée, la limite descend même à 44 heures hebdomadaires en moyenne. Le Code du travail prévoit aussi un repos d’au moins :
- 35 heures consécutives par semaine ;
- 11 heures de suites par jour.
La transgression de ces règles expose l’employé en tort et le collaborateur lui-même à 1 500 euros d’amende. En cas de récidive, ce montant est doublé. Pour remarque, quelques activités dérogent à ces restrictions et peuvent être pratiquées sans aucun plafond de temps :
- Les petites tâches ménagères réalisées dans le cadre des besoins personnels de particuliers ;
- Les travaux artistiques ;
- Les missions effectuées bénévolement ;
Pour exercer un emploi supplémentaire, le salarié doit par ailleurs respecter les clauses de non-concurrence et d’exclusivité dans son contrat. Il lui faut aussi s’assurer de ne pas être tenu par son employeur de l’en informer préalablement.