Washington prévoit de bannir TikTok, le considérant comme une menace pour la sécurité du pays. Le Congrès reproche à la maison mère de la plateforme de vendre les données des utilisateurs au Parti communiste chinois. Les parlementaires estiment aussi que les jeunes partageant des vidéos sur TikTok ne sont pas en sécurité. Des accusations infondées selon les utilisateurs de Tiktok.
Le gouvernement américain mène de nouveau la vie dure à TikTok. Le PDG du réseau social, Shou Zi Chew, a été auditionné par les parlementaires américains. La séance a duré 5 heures au cours desquelles le patron de la plateforme a répondu aux questions de manière sereine, face à des élus véhéments.
La communauté des utilisateurs ne cautionne pas l’approche des parlementaires américains. La population de manière générale est d’ailleurs dubitative quant à la pertinence d’une éventuelle interdiction de TikTok. Une telle mesure aggraverait les tensions sino-américaines. Ce qui renforcerait un climat peu favorable à des initiatives prometteuses comme le portage salarial.
Les autorités américaines proféreraient-elles des accusations xénophobes ?
Il est rare aux États-Unis que les élus démocrates et républicains soient unanimes sur un sujet. La rivalité avec la Chine fait partie des questions sur lesquelles deux grandes familles politiques américaines s’entendent. Les parlementaires américains sont unanimes dans leur croisade contre TikTok, qu’ils accusent de collusion avec le Parti communiste chinois (PCC).
Le Congrès a demandé au PDG du réseau social d’apporter des explications concernant la méthode de collecte des données des utilisateurs. Les élus sont allés jusqu’à demander à Shou Zi Chew si sa plateforme analysait la pupille des tiktokeurs quand celle-ci se dilate. Sans surprise, le responsable a nié tout en bloc. C’est alors que Buddy Carter, un élu républicain de Géorgie, a évoqué sa préoccupation quant à la manière dont l’âge des utilisateurs est défini sur le réseau social.
Mais le point de crispation aura été l’accusation de manipulation malsaine des données.
Les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à s’attaquer à TikTok. Le quotidien New York Post a publié un article comportant la photo des parents d’un adolescent décédé. Ceux-ci auraient porté plainte contre la plateforme pour avoir permis le partage de la vidéo du suicide de leur enfant. Ces publications non sollicitées auraient eu un effet dévastateur dans la vie de leur famille.
Des utilisateurs choqués
Internet a permis à Mark Zuckerberg de ridiculiser le sénateur Orrin Hatch lors d’un échange concernant la rentabilité de Facebook. De la même manière, les plaintes contre Tiktok sont démenties par les passionnés de la plateforme. Parmi les 150 millions d'Américains présents sur le réseau social, plusieurs ont jugé cette restriction comme le reflet de l’ignorance des autorités. Les internautes dépités réagissent sur la plateforme, affirmant que les élus ne comprennent pas tout aux nouvelles technologies.
Par exemple, lors de l’audition, il a été demandé au dirigeant de TikTok si son réseau social pouvait avoir accès au Wifi d’un domicile. La question semble absurde puisque l’application est connectée.
Cette méconnaissance du fonctionnement de la plateforme a provoqué la risée des utilisateurs.
C’est loin d’être le seul point que certains élus américains semblent ne pas maîtriser. Des internautes accusent par exemple les autorités d’ignorer les bases mêmes d’un smartphone.
On reproche aussi aux parlementaires d’avoir organisé un simulacre d’audition. La séance aura été en effet marquée par une succession de monologues. Ce qui laissait voir que les membres du Congrès s’étaient déjà fait leur avis sur la question avant même de questionner le représentant de TikTok. Les internautes relèvent également le manque de respect dont ont vraisemblablement fait preuve les élus à l’égard du patron de la plateforme.