Paris vient de divulguer ses prévisions de croissance pour l’économie française. Le gouvernement espère parvenir à 1 %. Une projection nettement plus optimiste que celle de la Banque de France. Selon son gouverneur, l’institution table sur un taux sans doute légèrement positif. Il pense qu’une trajectoire plus ordinaire reviendra ensuite, avec plus de développement et une inflation moins forte.
L’économie tricolore affiche des perspectives moroses. La Banque de France (BdF) a annoncé une croissance de +2,6 % sur l’ensemble de l’exercice en cours. Un chiffre largement en dessous des +7 % de l’an passé. En 2023, l’on s’attend à un taux encore plus bas. Le gouverneur de l’institution monétaire, François Villeroy de Galhau, a prévenu que celui-ci sera inférieur à +2,6 %. Selon lui, il sera sans doute faiblement positif.
Cette projection revêt un caractère décisif pour les travailleurs freelances rattachés à une société de portage salarial. Leur activité dépend en effet du développement de celle des entreprises. En cas de baisse, les missions qu’elles proposeront diminueront également.
L’éventualité d’une récession reste envisageable
Le 8 décembre dernier, François Villeroy de Galhau a déclaré que le pays entame avec 2023 un tournant plus délicat. Sur la radio Franceinfo, il a expliqué :
Je ne peux pas exclure une récession, mais ça n'est pas notre scénario central.
Selon lui, la BdF écarte seulement la crainte d’une chute brusque de l’économie tricolore et européenne. Ceci au vu des indices de bonne résistance de la croissance en France. D’après le dernier rapport de conjoncture de l’institution, du 8 décembre 2022, celle-ci devrait atteindre 0,1 % en octobre-décembre 2022. Elle se stabilisera donc après 0,2 % sur la période entre juillet et septembre derniers. L’activité, toutes filières confondues, est surtout bouleversée par la crise énergétique.
Dans son dernier calcul, la banque centrale française prédisait une croissance entre -0,5 et +0,8 % du PIB l’année prochaine. Comparée à celle de l’Exécutif, qui s’attend à 1 %, cette prévision se révèle moins optimiste. Plusieurs économistes estiment que les chiffres du gouvernement perdent de plus en plus en crédibilité à cause de l’inflation. Ceux-ci semblent décroître à nouveau bien que des signes augurent un repli.
La croissance se renforcera de nouveau après 2023
Des organismes internationaux de référence en matière de prévision anticipent quant à eux un taux de :
- +0,7 % pour le Fonds monétaire international (FMI) ;
- +0,6 % pour l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
François Villeroy de Galhau pense qu’après l’année qui vient :
Nous devrions retrouver une route plus normale avec progressivement moins d'inflation et plus de croissance.
La Banque de France a dévoilé ses prévisions pour les trois prochaines années à la mi-décembre 2022. Il en ressort que la croissance du pays devrait s’établir à +1,2 % en 2024. Une expansion plus faible que le +1,8 % espéré auparavant. En 2025, la relance continuera avec une hausse attendue de +0,5 point sur un an. D’ici là, une décrue du chômage, qui grimpera momentanément à quelque 8 % sur la période, débutera.
En outre, le taux du livret A connaîtra un nouveau redressement en février 2023, selon François Villeroy de Galhau. Il s’élève à ce jour à 2 %.