Le dernier salon de l’automobile à Shanghai a démontré la domination des voitures électriques sur le marché chinois. Au lieu de rejoindre les grands constructeurs dans les moteurs à essence, l’Orient mise sur les véhicules de demain. La Chine ne souhaite pas seulement dominer son propre marché, mais aussi se lancer à l’international.
Les voitures électriques ont marqué le dernier salon de l’automobile à Shanghai, un événement incontournable tous les deux ans. Le spécialiste Elliot Richards y voit la disparition des moteurs à essence, du moins en Chine. Design, efficacité, confort… les véhicules chinois rivalisent avec les grandes marques européennes et américaines. Le gouvernement local a soutenu cette filière depuis des années afin de parvenir à ce résultat. Cette situation pourrait aussi lancer le portage salarial en Orient. Les salariés portés sont attirés par les conditions de vie tout comme par les opportunités de missions. D’ici 2035, la Chine souhaite utiliser majoritairement des voitures non polluantes.
Avec l’appui du gouvernement local
Le gouvernement chinois s’est investi depuis les années 2000, dans le secteur de l’électrique. Les subventions et les allègements fiscaux de plusieurs milliards de dollars ont permis d’atteindre le résultat actuel. Le PDG de Nio, la Tesla chinoise, William Li, estime que 40 % du marché automobile sera chinois en 2023. Et, cela malgré le fait que le marché automobile international ralentit.
Pour promouvoir le secteur, la Chine a octroyé des contrats en faveur des sociétés de transport électrique. Zeyi Yang confie à la MIT Technology Review que selon lui, « C'est ancré dans la nature du système économique du pays: le gouvernement chinois sait très bien concentrer les ressources sur les industries qu'il veut développer. »
Désormais, en termes de bornes de recharge de véhicules électriques, la Chine en compte pas moins de 5,8 millions. Cet important réseau attire de nombreuses marques, y compris Tesla.
Les voitures électriques chinoises proposent également des fonctionnalités intéressantes comme l’aide à la conduite et le karaoké intégré. Les concurrents étrangers sont attendus suivre le modèle en apportant des innovations.
De grandes ambitions
Avec 94 marques et plus de 300 modèles, le marché chinois est très compétitif. Les constructeurs locaux misent sur l’électrique et comptent s’imposer également sur le milieu international. Le numéro un de Nio, William Li affirme que « Nous considérons les véhicules à essence haut de gamme tels que BMW, Mercedes Benz et Audi comme nos principaux concurrents. »
Le secteur de l’automobile tend vers l’électrique et l’hybride avec des ventes ayant doublé en 2022. La Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA) constate un taux supérieur à 25 % sur l’ensemble des véhicules écoulés. Pour 2023, le groupe de Shenzhen compte distribuer 300 000 véhicules à l’étranger contre 50 000 en 2022.
L’Europe est la principale cible des constructeurs chinois. La marque Zeekr vise la Suède et le Pays-Bas pour la fin de l’année avant d’infiltrer d’autres pays. BYD, un important vendeur local, compte également conquérir le marché international à l’instar d’autres groupes locaux.
Elliot Richards estime cependant que les marques chinoises devront s’adapter au marché occidental qui présente plusieurs différences notables.