Christian Jourand, nouveau délégué régional Links en 2016 dans la région Grand-Ouest, nous accorde une interview. Suivez la première partie de cet échange.
Quelles ont été vos motivations pour nous rejoindre ?
Le monde de l'entreprise me passionne, je comprends les questions que se posent les dirigeants ou consultants face aux enjeux d'une économie en transition. Mes diverses expériences en tant que chef d'entreprise de PME et de coach professionnel certifié, m'offrent une solide culture générale d'entreprise, dont je souhaite faire bénéficier à tout porteur de projet et autres travailleurs indépendants.
Il m'est donc apparu comme une suite logique dans mon cheminement, de rejoindre le groupe Links ‰ÛÒ Actual, car cette mission est en rapport avec mes valeurs et mes aspirations. Ce qui m'a motivé est de participer à l'aventure d'un groupe indépendant qui s'investit au quotidien pour apporter toutes nouvelles formes de solutions pour l'emploi et les compétences en plaçant l'humain au cÒur de ses préoccupations.
Mes missions de délégué régional Bretagne font échos à ma vocation d'accompagner les entrepreneurs sur le chemin de leur réussite, en révélant leurs talents et en libérant leurs potentiels de développement.
"La Bretagne est face
à une transition économique"
Quelle est votre vision de l'emploi dans cette région ?
Ma perception de l'emploi breton est qu'il est åÇbipolaireåÈ; d'un côté des jeunes entreprises en pleine expansion qui recrutent et de l'autre, des entreprises traditionnelles qui souffrent.
La Bretagne est face à une transition économique avec l'éclosion d'une kyrielle de Startups innovantes, grâce à l'écosystème de soutien dynamique breton (Pôles de compétitivité, Technopoles, Conseil Régional, Conseils Généraux, Territoires, etc.) sur des sujets comme le numérique, le développement durable, les télécoms, le milieu maritime. L'industrie bretonne dans l'électronique et les télécoms s'est bâtie une réputation mondiale avec l'implantation de centres de recherche, de groupes industriels français et étrangers et de nombreuses PME ont favorisé leur construction autour de trois villes: Rennes, Lannion et Brest.
Quatre pôles de compétitivité se sont affirmés : le pôle Image & réseaux dans les technologies de l'information et le pôle mer Bretagne (qui font partie des 15 pôles français à vocation mondiale), les pôles à vocation nationale Valorial (aliment de demain) et Id for Car (automobile). Ces pôles s'appuient sur une collaboration entre entreprises, unités de recherche et centres de formation pour favoriser l'innovation au service du développement économique dans des secteurs d'activités majeurs dans la région.
Le tissu économique breton est en grande majorité constitué d'entreprises mâtures de type TPE et PME, qui doivent faire face aux grands enjeux d'un monde de plus en plus globalisé et complexe. Les chefs d'entreprise bretons, face à un changement de leurs environnements économiques, doivent désormais faire de plus en plus appel à des ressources extérieures et de nouvelles formes d'emploi.
L'emploi industriel breton avec une industrie performante, s'est développé ces dernières années autour de quatre champs d'activités phares (l'agroalimentaire, les télécoms, l'automobile, la construction navale).
La construction navale par tradition reste un secteuren pleine expansionqui regroupe les chantiers de construction et de réparations navales militaires et civiles. Ensuite, le tourisme en Bretagne est à la 4èmeplace des régions françaises pour l'accueil de touristes. Dernièrement, le secteur tertiaire a connu un essor grâce à un secteur bancaire performant et une grande distribution très présente, dont les principales enseignes sont nées en Bretagne.
Malgré cette effervescence, selon les statistiques de Pôle Emploi, le nombre de demandeurs d'emploi sur 2015 progresse de +2,4% en Bretagne, il est plus élevé qu'au niveau national (+1,8%).
Quelles en sont les causes ?
Une région fortement marquée par l'agriculture et la pêche qui subit une baisse constante de ses actifs. Les crises agricoles et de l'industrie-agro-alimentaire frappent le coeur d'un système construit en majorité par des entrepreneurs locaux (l'agroalimentaire représente un tiers des emplois) ainsi que les récentes difficultés du groupe PSA, bien implanté sur le bassin rennais. Malgré le redressement ce groupe en 2015 et l'arrivée de la nouvelle voiture électrique Bolloré, tous les effets bénéfiques escomptés n'ont pas encore produit de résultat significatif pour l'emploi local.
Selon l'APEC, les entreprises bretonnes, optimistes mais prudentes, projettent de recruter plus de cadres cette année qu'en 2015, qui était déjà un bon cru. Les secteurs porteurs restent les services et notamment l'informatique et le numérique, grâce àla transformation digitale dans les entreprises.
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