Les voyages d’affaires reprennent lentement mais sûrement. Face à cette relance, les hôtels se réinventent afin de mieux satisfaire les professionnels en déplacement. Le tout en s’adaptant à la tendance du télétravail, amplifiée par la crise sanitaire. Leur transformation intervient aussi alors que les loisirs se mêlent progressivement à ce mode d’organisation.
La pandémie de Covid-19 a sérieusement affecté les quelque 18 000 établissements hôteliers en France. Beaucoup d’entre eux ont depuis cherché des solutions permettant d’accroître leur fréquentation et par conséquent leur chiffre d’affaires. À signaler que si les chambres sont aujourd’hui remplies les weekends, elles le sont moins du lundi au vendredi.
De cette réflexion est née l’idée de se tourner davantage vers les voyageurs d’affaires. Ainsi, leurs infrastructures sont devenues les nouveaux bureaux des télétravailleurs, y compris ceux qui opèrent en portage salarial. Les acteurs du secteur leur proposent un accueil de qualité, une excellente restauration et une très bonne connexion Wifi.
Beaucoup d’établissements proposent des packs dédiés
Le Club Med a investi dans ce segment en lançant ses Work hubs. Des espaces de travail qui assurent à la fois un séjour approprié et des appels tranquilles. Le groupe Pierre et Vacances – principalement orienté vers la clientèle familiale – a instauré de son côté une formule télétravail. Outre l’accès à la piscine à vague, elle comprend :
- Un kit d’accueil afin de rendre plus facile l’activité des employés à distance ;
- Une clé 4G sécurisée ;
- Une connexion Internet sans fil haut débit.
Accor a pour sa part noué un partenariat avec Bouygues et déployé 400 espaces de coworking « Wojo ». Ceux-ci sont répartis dans une soixante-dizaine de villes tricolores. Pour une utilisation ponctuelle, la société offre des « Wojo Spots ». Dans des salles de réunion ou des chambres d’hôtes, des « Wojo Corners » ont aussi été créés.
Logis Hotels compte quant à lui en 2022 quelque 60 établissements dans l’Hexagone, mettant à disposition des pièces de coworking. D’après le patron du groupe, cela leur permet d’apporter une nouvelle expérience de travail aux freelances et aux salariés. De quoi séduire de nouvelles catégories de clients en état de mobilité.
La frontière entre vie professionnelle et privée s’efface
Le groupe Barrière, lui, a maintenu son « escapade télétravail ». Le pack a été conçu initialement en réaction à l’effondrement de l’occupation à cause de la crise sanitaire. Il comprend deux pauses gourmandes et un espace de travail dans tous ses établissements.
Si l’offre est bien présente, la demande peine pour l’instant à décoller. Pour cause, les travailleurs à distance hésitent à choisir un hôtel lorsqu’ils ont besoin de bureau. Les experts constatent pourtant une importante transformation dans la manière dont les voyageurs d’affaires exploitent les hôtels qu’ils fréquentent. On observe par exemple une montée en puissance du « blurring ». Une tendance consistant à mélanger activités personnelles et vie professionnelle.
La tendance du « bleisure », associant tourisme et voyages d’affaires, atteint également son plus haut point. Ce qui constitue une opportunité pour les professionnels de l’hôtellerie. D’après une enquête d’Amadeus, 15 % des entreprises internationales du secteur ont réinventé leurs activités. L’objectif étant d’offrir aux particuliers des abonnements « Work, stay, play » pour doper la demande.
Accor concède que les partisans de cette tendance voient leur nombre augmenter de manière constante. Le groupe mentionne un sondage publié récemment par CSA. Celui-ci révèle que 85 % des répondants profiteraient de voyages d’affaires pour visiter des lieux.