Encore peu répandue, la retraite progressive s’étend cette année à de nouvelles catégories de professionnels, dont les mandataires sociaux. Sous les mêmes conditions que les autres salariés, ces derniers pourront bénéficier du dispositif après 60 ans. Un âge qui pourrait être relevé dans un avenir proche, vu les projets de certains candidats à la prochaine élection présidentielle.
À partir de cette année, les salariés en forfait jour deviennent éligibles à la retraite progressive. Un dispositif qui s’adressait seulement jusqu’à présent aux employés dont le calcul de la durée du travail s’effectue en heures. Par ailleurs, certains indépendants rattachés au régime des salariés pourront également en profiter. Ce cas concerne par exemple les vendeurs à domicile indépendants et des mandataires sociaux.
Pour rappel, la retraite progressive permet par exemple à un sénior disposant d’une expertise de cumuler retraite et emploi. Ce dernier pouvant être exercé en portage salarial et devant être partiel. Ainsi, l’intéressé complète sa rémunération en percevant une partie de sa pension.
Un dispositif soumis à quelques conditions
Le mécanisme de retraite progressive peut être enclenché dès l’âge de 60 ans. Ensuite, l’on peut en profiter aussi longtemps que l’on observe la condition d’emploi à temps partiel. À noter que ce dernier doit s’étendre entre 40 % et 80 % de la durée de travail :
- Soit conventionnelle en vigueur dans la société ;
- Soit légale.
Annuellement, cette durée de travail à temps partiel doit être prouvé. Au cas où cette condition ne serait plus respectée, le professionnel perd son droit à la retraite progressive.
En plus de ces critères, il faut également avoir totalisé 150 trimestres ou plus d’assurance auprès de la Sécurité sociale. Ceux-ci peuvent porter sur des trimestres :
- Assimilés pour motif de chômage, de congé maternité ou de maladie professionnelle ;
- Cotisés.
Concernant la somme de la retraite progressive, il équivaut à la proportion de temps non travaillé. Pour une durée partielle de 80 % par exemple, l’employé empochera 20 % de sa pension complète. La pension est fixée conformément aux conditions classiques, en prenant en considération les nouveaux points obtenus et les trimestres supplémentaires réalisés.
Le critère d’âge risque bientôt d’être modifié
Sur ce sujet, l’âge d’activation de la retraite progressive pourrait changer dans un futur proche. Des candidats à l’élection présidentielle suggérant de hausser l’âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans. Une mesure que le directeur de l’institut économique Molinari, Nicolas Marques, juge utile. Pour cause, le régime affiche aujourd’hui un déficit structurel anormal, explique-t-il. Pourtant, l’on devrait toujours conserver un équilibre dans un régime par répartition. D’après lui, un report de 2-3 ans de l’âge compensera alors à moyen terme les déficits.
Néanmoins, cette mesure doit s’accompagner d’une capitalisation collective, souligne-t-il. Et de développer que depuis 1960, l’accroissement des déficits et des dépenses publics découle à 60 % de la retraite par répartition. Une conséquence du fait qu’aucune épargne n’a été réalisée afin de financer plus facilement les retraites.
Nicolas Marques indique que seuls l’Agirc-Arrco (régime complémentaire des salariés du privé) ou les métiers libéraux disposent de réserves. Dans le privé ou le public, à peine quelques régimes reposent sur la capitalisation. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, l’État et le régime général des salariés n’ont rien provisionné ou économisé. Ce qui explique un problème de compétitivité globale et des déficits fréquents, précise l’expert.