Le nombre d'inscrits aux concours de professeur des écoles en 2023 a accusé une hausse comparativement à la session 2022. Il demeure en revanche trop peu, comparé à celui de 2021. Cette insuffisance de prétendants réaffirme le manque d’intérêt pour le métier.
Depuis quelques mois, une pénurie de candidats s’est abattue sur le marché de l’emploi en France. Elle concerne divers secteurs, dont celui de l’IT, profitant ainsi notamment aux consultants informatiques indépendants.
En 2023, le manque touchera aussi certainement l’enseignement. Le ministère de l’Éducation nationale s’est exprimé en décembre dernier sur les concours enseignants du premier et du second degré. La session 2023 réunit quelque 185 000 postulants inscrits, a-t-il déclaré. Un chiffre qui traduit juste une légère hausse comparativement à 2022, malgré le rajout de délai (15j) offert aux intéressés. Les prétendants ont augmenté en nombre de 4 % pour le second degré et de 9 % applicable au premier.
Des académies, en manque significatif
L’on constate même par rapport à la session 2021 un effondrement du nombre d’inscriptions. Pour cette période, 254 300 individus ont postulé aux concours enseignants. En somme une diminution de 27 % durant cette année. La baisse atteint -18,5 % dans le second degré et -38 % dans le premier. De manière précise, pour 2023, les concours pour être professeur des écoles ont totalisé :
- 11 019 candidatures dans l’enseignement privé (-36,3 % à l'aune de 2021) ;
- 61 561 dans le public (-38,7 %).
L’amoindrissement des postulants s’avère spécialement perceptible au niveau des académies de Versailles et de Créteil. Elles ont enregistré un repli de presque 50 % au concours externe. Ouvert à tout individu détenant un diplôme de niveau Master, cette épreuve :
- Capte le plus d’inscriptions ;
- Se présente comme le plus pourvoyeur d’emploi.
Ayant le plus embauché de contractuels pour la rentrée dernière, ces deux académies sont un baromètre efficace.
Une situation similaire a déjà été relevée par le passé. Pendant les années 1980-1990, entre autres, les concours du second degré ont connu beaucoup de difficultés à rassembler des candidatures. La flambée exponentielle des effectifs des élèves engendrait pourtant une hausse d’au moins 100% des emplois disponibles. En conséquence, entre 20-30 % d’entre ces derniers demeuraient inoccupés durant une longue période.
Les tensions persistent pour certains CAPES
Les tensions d’aujourd’hui ne découlent toutefois pas, comme à l’époque, d’une conséquente amplification des besoins. Certains chiffres sont tels qu’ils soulèvent des inquiétudes. L’effectif des candidats au Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire (CAPES) est tombé à son plus bas en 2022. Le plus faible depuis la fin des années 1960.
En 2023, les prétendants au CAPES externe de lettres modernes, d’allemand et de mathématiques augmentent. Elles affichent néanmoins une énorme régression à l’aune de la session 2021. Les données du ministère de l’Éducation nationale évoquent des baisses respectives de 35 %, 39 % et 23 %. En sciences informatiques et digitales, en philosophie ainsi qu’en lettres classiques, le recul est évalué à 30 %. L'instance gouvernementale explique que ces disciplines sont d’habitude tendues, en pénurie d’enseignants titulaires.
À titre de remarque, les 185 000 inscrits aux concours d’enseignants 2023 ne représentent pas les candidatures effectives. Le nombre de présents diminue en général d’un tiers ou de la moitié à la date des épreuves. Il sera d’autant plus surveillé cette année, d'après le ministère de l'Éducation nationale. Pour cause, un dossier sur cinq a été déposé durant la dernière vague d’inscriptions accordée à la fin novembre 2022.