Des millions d’actifs en France exercent sous le statut d’indépendant. De nombreux autres envisagent de quitter le salariat pour devenir leur propre patron. Le niveau de la rémunération est la question essentielle pour tous. Celui-ci dépend du taux journalier moyen (TJM) défini et du niveau d’activité. Ensuite, pour réaliser des économies afin de couvrir ses charges et se verser en salaire en cas de baisse d’activité, il est essentiel de savoir faire fructifier ses revenus de travailleur indépendant.
Comment définir son TJM pour se rémunérer correctement ?
Les consultants expriment généralement leurs honoraires sous la forme d’un TJM ou d’un THM (taux moyen horaire). Toute la difficulté lors de sa fixation consiste à rester suffisamment compétitif pour attirer les clients tout en assurant la rentabilité de l’activité.
Pour le déterminer, il faut partir du salaire mensuel souhaité et du nombre d’heures de travail prévu au cours du mois. Attention, outre le temps consacré à la mission proprement dite, il faut intégrer celui consacré aux tâches administratives et à la prospection, sans compter les week-ends, jours fériés et vacances.
Exemple de calcul pour toucher un salaire brut mensuel de 3 000 euros pour 20 jours travaillés à plein temps dans le mois (incluant les week-ends, mais pas les congés payés) :
· Ajouter les frais professionnels au salaire : 3 000 € + 3 000 € * 10 % (forfait moyen) = 3 300 €
· Intégrer les charges patronales pour un cadre : 3 300 € x 1,54 = 5 082 €
· Diviser le montant obtenu par 20 jours : 5 082 € ÷ 20 = 254 €
Pour déterminer le salaire net, il faut soustraire le montant des charges sociales, obligatoires pour financer l’assurance maladie, la couverture accident, maternité, la retraite et sous conditions, uniquement en portage salarial, l’assurance-chômage. Et le taux de ces cotisations varie en fonction de trois facteurs :
- le statut juridique : travailleur non-salarié (TNS) ou assimilé salarié (président de SAS/SASU et gérant minoritaire ou égalitaire de SARL) ;
- la perception d’un salaire en qualité de gérant, présidence ou mandataire social ;
- la perception de dividendes pour les indépendants travaillant en EURL/SARL ou SASU/SAS redevables de l’impôt sur les sociétés.
Le plus simple est d’utiliser un calculateur de TJM en ligne. Bien que relativement fiable, la réponse fournie par ce type d’outil ne doit pas être reprise telle quelle dans son offre, mais confrontée aux prix du marché. Car la demande en compétence étant inégale en fonction des secteurs, les entreprises sont prêtes à payer plus cher pour certaines prestations, par exemple le développement web. Les consultants dans ces domaines, ou ceux qui assurent des prestations très techniques sur des sujets pointus peuvent donc facturer un TJM plus élevé. D’autres paramètres tirent le TMJ vers le haut : l’expérience du travailleur, ainsi que la complexité ou l’urgence de la mission.
À partir de cette moyenne, il convient de définir une fourchette tarifaire. Comme les clients négocient quasi systématiquement, le freelance doit savoir le minimum en dessous duquel il refuse de descendre sous peine de ne pas être rentable. Toutefois, un projet sur le long terme ou récurrent peut justifier une réduction plus importante sur le TJM, puisqu’elle garantit un chiffre d’affaires stable et diminue le temps consacré à chercher de nouvelles missions.
Comment optimiser sa rémunération de consultant en freelance ?
Pour toucher un salaire plus confortable, en plus d’apprendre à valoriser ses points forts, il est indispensable d’évaluer précisément le temps nécessaire à la réalisation d’une mission donnée. Une autre clé pour optimiser ses revenus est la répartition entre un salaire et des dividendes. Pour ce faire, le conseil d’un expert-comptable est vivement recommandé.
Bien entendu, bien gérer son patrimoine est essentiel afin de disposer d’économies pour tenir en cas de perte d’un gros client, de période d’inactivité relativement longue, etc. Surtout dans le contexte de forte inflation actuel, laisser simplement son argent dormir sur son compte bancaire ne peut qu’entraîner une baisse du pouvoir d’achat au fil des années.
Il est préférable d’investir au moins une partie des sommes mises de côté pour les faire fructifier. Il existe pléthore de solutions, en fonction du rapport au risque de chacun et de ses objectifs financiers et patrimoniaux
Les livrets d’épargne et plans d’épargne classiques
Sécurisés et liquides (l’argent reste disponible pour un éventuel retrait), ils sont exonérés d’impôt sur le revenu. C’est le cas du livret A, des comptes sur livret des banques, du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), du Plan épargne logement (PEL), etc. Toutefois, leurs rémunérations sont très faibles.
Les supports d’investissement plus rémunérateurs
Pour espérer gagner des intérêts plus conséquents, il est préférable de se tourner vers d’autres supports :
· L’assurance-vie : en fonds euros (dette d’État) garantis, mais financièrement peu intéressants, ou en unités de compte (actions/obligations) non garantis mais aux taux d’intérêt nettement supérieurs.
· Le Plan d’épargne en Action (PEA) : investissement en Bourse (valeurs mobilières en actions ou obligations des grands groupes européens et internationaux). Exonéré d’impôt après 5 ans de détention, il est soumis à un plafond de 150 000 €.
· Le compte titre (CTO) : achat de valeurs mobilières sans plafonnement, mais sans avantage fiscal. Le PEA est à privilégier, sauf si le plafond est atteint ou pour avoir accès à un plus grand nombre de places boursières et d’actions, notamment américaines ou chinoises.
· Les prêts à des PME via des plateformes spécialisées comme October. Chaque entreprise se voit attribuer une note en fonction du risque identifié par l’intermédiaire, et le taux d’intérêt est inversement proportionnel à cette note.
· Le Plan épargne retraite (PER) : le capital accumulé peut être récupéré en une fois ou sous forme de rente mensuelle à l’âge légal de la retraite. Tout ou partie des versements effectués sur un PER peut être déduite des chaque année des revenus imposables.
· Le crowdfunding immobilier : pour un ticket d’entrée modéré, des particuliers financent les projets de promoteurs immobiliers sans perdre du temps dans la gestion administrative.
· L’investissement dans des startups, là encore via des plateformes dédiées. Le risque de défaillance étant beaucoup plus important, les montants investis restent souvent limités, l’objectif des investisseurs étant davantage de soutenir un projet qui leur plaît.
· La cryptomonnaie : en plein essor, ce type d’investissement mérite qu’on s’y intéresse, malgré un risque élevé et de nombreuses arnaques. Elle s’utilise principalement pour générer du cashback sur des achats avec une carte bancaire spéciale ou pour produire des intérêts en achetant des tokens dont la valeur est indexée sur celle d’une monnaie fiduciaire.
Dans tous les cas, avant de se lancer, il est primordial de bien s’informer et le cas échéant, de solliciter l’accompagnement d’un spécialiste. La répartition des investissements entre les différents types de supports est particulièrement importante, afin de maintenir l’équilibre entre rémunération et risque.