Redonner un sens à une activité professionnelle est une question importante. Elle est au centre de la réflexion de nombreux travailleurs et fait place à une variété de perceptions. Pour répondre à ce besoin, managers, Direction d’entreprise, responsables RH, mais aussi collaborateurs ont chacun une contribution à apporter.
La quête de sens est au centre des préoccupations des professionnels de tous les pays. Beaucoup de travailleurs se demandent en effet pourquoi ils exercent leur métier. Les résultats d’une enquête menée par Opinion Way en juin 2022 le confirment. Plus du 4/10ème des employés seraient prêts à se reconvertir dans une profession qui aurait de l’impact. Cette perte de motivation appelle à plus de considération, au risque d’aggraver le taux élevé de démission depuis fin 2021. Les nouveaux statuts de travail peuvent être la solution à cette forme de dépression. Les salariés peuvent être attirés par le travail si elle offre plus de liberté. La définition du portage salarial, un statut à mi -chemin entre le salarié et le consultant indépendant, répond en partie à cette préoccupation.
Qu’entend-on par quête de sens ?
Anaïs Georgelin, professionnelle de l’accompagnement des entreprises dans la mutation professionnelle, apporte des éclaircissements sur la question. D’après elle, la définition d’un travail qui a du sens varie d’une personne à l’autre. En effet ce qui motive les uns peut être moins parlant pour d’autres. De plus, cet élan peut évoluer, car ce qui a de l’importance ce jour peut ne plus en avoir dans le futur. La perspective de la fondatrice de somanyWays ne permet donc pas d’envisager la question de manière standard.
Pour le magazine Forbes, le sens recherché est relié au fait que le travailleur se sente utile. Selon eux, il s’agit d’une :
« Direction qui provoque un ressenti qui donne envie d’agir ».
Concrètement, que ce soit au niveau de l’employé, d’une organisation ou d’une société, Forbes recommande l’approche « Pour quoi ». La raison d’être d’un emploi n’est pas l’activité en elle-même. C’est en général l’impact positif apporté à celui, celle ou ceux qui en bénéficient en aval.
Les managers et les RH tiennent un rôle important dans la quête de sens
Dans la quête de sens, la responsabilité de l’administration et de la direction est indéniable. Elles doivent inciter l’engagement des concernés sur la question. Également, le rôle de mettre en œuvre des approches pour équiper les employés dans cette quête de motivation leur est dévolu. L’organisation de conférences, de formations ou la stratégie de job crafting peuvent aider.
Quant au manager, son objectif est de consacrer des temps d’échange exclusifs avec les salariés sur la recherche de sens. Ces moments permettent de se déconnecter des contraintes professionnelles quotidiennes pour se concentrer sur les problèmes existentiels. En outre, ces instants privilégiés doivent permettre de s’exprimer sincèrement et régulièrement.
En avançant les recommandations y liés, Anaïs Georgelin souligne que le pôle directeur d’une entreprise n’est pas la seule en cause. D’après elle, les responsabilités dans la quête de sens sont partagées.
Les collaborateurs aussi ont un rôle à jouer
Dans cette recherche de raison d’être du travail, le salarié a pour rôle de connaître ses besoins sur la question. Il est en effet le mieux placé pour discerner le réel sens de sa profession. C’est aussi la personne la mieux indiquée afin de rédiger un cahier des charges y relatif. Une fois les besoins identifiés, le collaborateur a comme tâche d’en faire part au responsable du management de l’organisation.
Il faut donc mettre en évidence ses réels besoins et les poser en priorité. Toutefois, pour beaucoup de salariés, c’est souvent une activité difficile. Pour ceux qui y réussissent, ils se heurtent à un autre blocage : réussir à l’exprimer. Selon The Workforce Institute en 2021, un employé sur trois trouve la démission préférable à l’initiative de verbaliser ses attentes.
Se sentir être un agent de transformation dans l’entreprise est aussi une motivation pour un nouveau recruté. Avoir un impact social ou écologique, acquérir une élévation sociale ou s’épanouir en tant que personne, sont également des besoins.